La journée du 14 mai 2013 qu’il a passée à Tunis a été pleine pour Laurent Fabius. Accompagné de trois responsables du Quai d’Orsay (Christian Nakhlé, conseiller pour le monde arabe, Jean François Girault, directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient, et Gaspar Gantzer, conseiller en communication), Laurent Fabius a longuement discuté, mardi 14 mai 2013 à Tunis, avec ses interlocuteurs tunisiens (Moncef Marzouki, président de la République, Mustapha Ben Jaafar, président de l’Assemblée nationale constituante, et Ali Laarayedh, chef du gouvernement), de trois dossiers essentiellement.
Le premier est celui de la prochaine visite du président François Hollande en Tunisie. Une visite dont les deux parties ont entamé la préparation «concrète» lors de ce bref séjour de M. Fabius à Tunis.
Concernant la date, le ministre des Affaires étrangères français a seulement indiqué qu’elle ne sera pas en août, confirmant ainsi l’indication donnée à ce sujet par l’ambassadeur François Gouyette (le 11 avril 2013, lors d’un dîner-débat organisé par l’ATUGE) qui avait révélé que le chef de l’Etat français viendra en Tunisie avant le mois de Ramadan vers le 9 juillet 2013.
Le deuxième dossier discuté lors de la visite de M. Fabius est celui de la coopération sécuritaire plus importante que jamais pour la Tunisie en raison de la recrudescence de la menace terroriste au cours des derniers mois. Les deux parties ont discuté –«c’est une partie importante de nos discussions», a souligné le responsable français- de ce qu’elles peuvent «faire ensemble dans ce domaine». Le chef de la diplomatie française a laissé entendre que la contribution de son pays à ce combat pourrait, entre autres, prendre la forme de fourniture d’équipements.
Le troisième dossier est celui de la coopération bilatérale dans tous les autres domaines et à propos de laquelle Tunis et Paris cherchent les moyens d’«aller plus loin, en définissant ce qu’est notre rôle».
Mais la visite du ministre des Affaires étrangères français visait également à effacer les séquelles de la tension née entre les deux pays à la suite d’une déclaration du ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, après l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février 2013 (qui avait appelé à soutenir les démocrates tunisiens «pour que les valeurs de la révolution du Jasmin ne soient pas trahies”, constaté qu’”il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme (…), et affirmé qu’il «doit être évidemment condamné (…), puisqu’on nie cet État de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyen, tunisien, égyptien se sont battus”).
Trois mois après cet incident, Laurent Fabius, venu porteur d’un message d’«amitié, confiance et solidarité», s’est déclaré «optimiste» quant à l’avenir de la Tunisie en raison des atouts du pays: en raison de la taille du pays «les problèmes n’ont pas la même dimension qu’ailleurs», le niveau d’éducation et de développement économique –«important»-, les «idéaux démocratiques qui affleurent», et une «tradition paisible» puisque «malgré l’assassinat de Chokri Belaïd, la vie politique n’y a pas la même violence qu’ailleurs».