à Dacca le 16 avril 2012 (Photo : Munir Uz Zaman) |
[17/05/2013 08:23:17] DACCA (AFP) Le Bangladesh, victime du pire accident industriel de son histoire, devrait enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis quatre ans, à 6,03%, selon des estimations officielles publiées vendredi loin des objectifs du gouvernement.
La croissance pourrait souffrir davantage dans les mois à venir en raison de la crise actuelle dans le secteur-clé du textile, victime de grèves massives depuis l’effondrement d’un immeuble le mois dernier qui a fait 1.127 morts, soulignent les analystes.
Le gouvernement anticipait une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 7,2% pour l’année budgétaire s’achevant fin juin. Le Fonds monétaire international (FMI) avait quant à lui jugé en avril que la croissance passerait sous les 6%.
Les estimations fournies vendredi par le Bureau national des statistiques (BBS) sont les plus mauvaises depuis l’année 2008-2009, lorsque l’économie avait progressé de 5,74%.
“Nous avons estimé que l’économie va croître de 6,03% pour l’année budgétaire en cours”, a commenté auprès de l’AFP Satya Ranjan Mondal, un responsable du BBS. Cet organe gouvernemental a en outre révisé à la baisse la croissance de 2011-12, à 6,23% contre une estimation initiale de 6,32%.
é le 24 avril 2013 à Savar, dans la banlieue de Dacca (Photo : Munir Uz Zaman) |
“Au vu de la situation mondiale, nous pensons que nous avons une bonne croissance”, a tempéré M. Mondal.
Selon lui, la production manufacturière reste le principal moteur de la croissance grâce à une hausse de l’ordre de 10%. “Mais la croissance dans le secteur agricole a diminué à 2,18%, en particulier à cause d’une baisse des récoltes”, a-t-il ajouté.
L’effondrement d’un immeuble du secteur textile près de Dacca le 24 avril, le pire accident industriel du pays, a provoqué manifestations et débrayages d’ouvriers qui réclament une amélioration de leurs conditions de travail et l’exécution du propriétaire de l’immeuble.
Une zone industrielle près de Dacca, où sont installées quelque 500 usines fournissant des marques occidentales d’habillement, a été temporairement fermée cette semaine pour cause de manifestations.
L’agence de notation Moody’s, a placé la semaine dernière le Bangladesh sous perspective négative à cause “des grèves et catastrophes industrielles”.