à Castelnaudary, dans le sud est (Photo : Remy Gabalda) |
[17/05/2013 18:34:44] CASTELNAUDARY (Aude) (AFP) Deux projets de reprise de Spanghero prévoyant au mieux le maintien de 100 des 240 emplois ont été déposés vendredi, ont annoncé les syndicats de cette entreprise de Castelnaudary (Aude) plus que jamais menacée d’être emportée par le scandale de la viande de cheval.
Mais les offres de reprise parvenues à l’administrateur judiciaire ne couvrent “que partiellement les besoins du site industriel”, a indiqué la préfecture de l’Aude vendredi soir dans un communiqué.
“En concertation avec le ministre de l’Agro-alimentaire Guillaume Garot, l’administrateur judiciaire a décidé de prolonger jusqu’au 31 mai” la date limite de dépôt des candidatures à la reprise, a annoncé la préfecture.
L’administrateur judiciaire avait initialement fixé cette date limite à ce vendredi.
A ce jour, seuls deux dossiers ont été déposés.
L’un d’eux implique Laurent Spanghero, qui a fondé l’entreprise avant de la vendre en 2009 à la coopérative basque Lur Berri. Laurent Spanghero, aîné de la célèbre fratrie de rugbymen, a indiqué à l’AFP qu’il acceptait d’être dans le tour de table constitué autour d’un homme d’affaires montpelliérain, Laurent Gérard.
Leur projet sauverait une centaine d’emplois dans les deux activités de l’entreprise: les plats cuisinés et la transformation de la viande.
à la coopérative basque Lur Berri, le 14 mai 2013 à Revel, dans le sud (Photo : Remy Gabalda) |
“J’ai toujours dit que je ne laisserais pas tomber cette entreprise tant qu’on peut sauver quelque chose”, a dit Laurent Spanghero.
Le second dossier est présenté par les salariés et prévoit le maintien d’une soixantaine d’emplois dans un premier temps.
“Ce que nous espérons bien sûr, c’est que ce soit Laurent Spanghero qui reprenne le site”, a expliqué à la presse Jean Aparicio, représentant FO. L’idée d’un projet de reprise de la part des salariés n’était pas de concurrencer celui d’un autre candidat, a dit M. Aparicio.
Spanghero est aux abois depuis qu’elle a été désignée, mi-février, comme un responsable primordial du scandale européen de la viande de cheval. Spanghero est surtout spécialisée dans la transformation de viande et la fabrication de plats préparés. Mais c’est dans le cadre de son activité mineure de négoce de viande qu’elle est accusée d’avoir sciemment revendu du cheval à la place de boeuf à des entreprises produisant elles-mêmes des plats cuisinés pour de grandes marques ou de grands distributeurs.
Les clients de Spanghero se sont massivement détournés, a fortiori après la révélation qu’on avait aussi découvert dans l’entreprise de la viande de mouton britannique prohibée.
L’usine perdrait 200.000 euros par semaine. Il n’y a plus de travail que pour 80 personnes selon les représentants syndicaux.
Le 19 avril, le propriétaire Lur Berri a décidé de vendre l’entreprise. Le même jour, celle-ci était mise en liquidation judiciaire, avec poursuite d’activité pour trois mois, le temps de trouver un éventuel repreneur. Les salariés savent déjà qu’ils vont au-devant d’un plan social, qui sera divulgué le 28 mai, pour favoriser une reprise.
“Quand nous avons vendu il y a quatre ans, cette société faisait 100 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 480 salariés; aujourd’hui c’est une ruine”, par la faute de Lur Berri, a déploré Laurent Spanghero, aujourd’hui âgé de 73 ans.
“Nous avons trouvé des investisseurs privés favorables à une entrée dans le tour de table, mais ce n’est pas encore suffisant et nous allons continuer à chercher dans la semaine qui vient”, a-t-il ajouté.
Laurent Spanghero estime “possible de regagner la confiance des clients”. Il a cité le nom de plusieurs grandes enseignes d’hypermarchés avec lesquelles il a des “relations privilégiées de longue date”.
Il n’a pas exclu un changement de nom de la société.