Quand un responsable d’une administration veut absolument qu’un marché soit pris par telle ou telle entreprise de son choix, les textes réglementaires sont là pour lui venir en aide. Plusieurs techniques sont possibles.
Il peut soumettre le dossier d’appel d’offres à son ami, plusieurs mois avant le lancement de l’appel d’offres, quand l’ouvrage est compliqué. Aux autres candidats, il n’accordera que le minimum de délai légal (15 jours), technique qui permet d’éliminer facilement toutes les petites et moyennes entreprises, qui auraient pu faire de l’ombre à l’entreprise élue.
Une deuxième méthode, très facile d’usage et très performante de surcroît, consiste à manipuler les quantités à réaliser ou la description des ouvrages. Et là encore, tout est possible: on vous ajoute des ouvrages qui ne seront pas réalisés ainsi que des descriptions de prestations très coûteuses. L’ami, lui, connaîtra toutes les ficelles et pourra adapter ses prix en les baissant fortement pour ces ouvrages, ce qui fera de lui le moins-disant.
L’autre ressource dont peuvent disposer certains fonctionnaires, c’est tout le système de notation des offres, notamment les notations techniques par définition très subjectives.
Dans certains cas, les enveloppes des soumissions peuvent être ouvertes avant l’ouverture officielle des plis. Celui que les responsables veulent favoriser a tout le loisir de modifier son offre et de se placer immédiatement en dessous du moins-disant réel.
Toutes ces techniques resteront simples à pratiquer, et ce tant que l’État ne procède pas à une refonte fondamentale du décret sur la passation des marchés.
Et les modifications apportées dernièrement ne protègent toujours pas contre de tels agissements.
Source : aufaitmaroc.com