Apple sur la sellette aux Etats-Unis pour avoir tenté d’éviter des impôts

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à San Francisco (Photo : Justin Sullivan)

[21/05/2013 07:17:11] WASHINGTON (AFP) Apple a utilisé un complexe réseau de filiales à l’étranger pour contourner le paiement d’impôts aux Etats-Unis sur des dizaines de milliards de dollars de bénéfices, selon les premières conclusions lundi d’une commission d’enquête parlementaire.

L’enquête doit servir de base à une audition au Sénat mardi à laquelle participera le patron d’Apple, Tim Cook.

Sans accuser le groupe d’agissements illégaux, elle met au jour des “stratégies de grande ampleur pour éviter l’impôt”, selon un communiqué.

La commission avait déjà passé au crible en septembre les pratiques fiscales de Microsoft et HP, et dit avoir retrouvé des stratégies similaires chez Apple.

Cela consiste par exemple à transférer des brevets de valeur à des filiales à l’étranger, ou à baser des filiales en Irlande en négociant avec ce pays un taux d’imposition très bas (2%).

“Apple ne s’est pas contenté de déplacer ses bénéfices vers un paradis fiscal à l’étranger”, accuse toutefois le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission d’enquête.

“Il a cherché le saint-Graal de l’évasion fiscale. Il a créé des entités à l’étranger détenant des dizaines de milliards de dollars mais affirmant ne résider fiscalement nulle part”, a-t-il ajouté.

Apple a notamment créé une société holding pour ses filiales à l’étranger, Apple Operations International, qui n’a “pas de salarié, pas de présence physique” et a pu, “en exploitant les failles” des systèmes fiscaux américains et irlandais, ne pas faire de déclaration d’impôts depuis cinq ans, où ses revenus totalisaient pourtant 30 milliards de dollars, selon le communiqué.

“L’essentiel de l’énergie créative d’Apple devrait aller à des produits et services novateurs, pas à son département fiscal”, a commenté un autre membre de la commission, le républicain John McCain.

MM. Levin et McCain disent vouloir proposer des mesures pour remédier aux failles permettant à des multinationales de ne pas payer d’impôts sur les liquidités qu’elles conservent, légalement, à l’étranger.

Pour Apple, cela représente une centaine de milliards de dollars. Il a récemment préférer s’endetter plutôt que les utiliser, car les intérêts d’un emprunt lui coûtaient moins cher que les impôts sur le rapatriement des fonds aux Etats-Unis.