Maurienne : Montebourg “juge sur pièces” en Allemagne l’offre de Trimet

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à Toulouse (Photo : Pascal Pavani)

[21/05/2013 10:10:46] ESSEN (Allemagne) (AFP) Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s’est rendu mardi au siège de Trimet à Essen, afin de “juger sur pièces” l’offre de reprise du plus grand producteur allemand d’aluminium sur les deux sites français de Saint-Jean-de Maurienne et de Castelsarrasin.

“Il n’y a qu’une seule offre, celle de Trimet, et nous souhaitons réussir cette transmission des commandes”, a expliqué à la presse M. Montebourg, avant de rencontrer les dirigeants du groupe familial allemand, en négociation avec Rio Tinto Alcan (RTA) pour la reprise des deux usines françaises.

M. Montebourg est même allé plus loin en plaidant pour la création d’un “Péchiney franco-allemand”.

Selon une source de Bercy, le groupe allemand a proposé au ministre de se rendre en Allemagne pour “juger sur pièce” la qualité de son offre de reprise.

Il est accompagné par Hervé Gaymard, président UMP du Conseil général de Savoie, et de deux députés et deux sénateurs de la région.

Le site de Saint-Jean-de-Maurienne, qui emploie 550 personnes, appartenait à l’ex-fleuron français de l’aluminium Péchiney, racheté par le groupe canadien Alcan en 2003, lui-même absorbé par Rio Tinto en 2007.

Selon le ministre, Trimet a su résister à la crise qui frappe le secteur de l’aluminium en Europe en se lançant notamment dans le recyclage.

La société allemande, fondée en 1987, emploie 1.900 personnes et tous ses sites de production se trouvent en Allemagne. La reprise de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) constituerait donc sa première acquisition d’une usine de production à l’étranger.

Trimet a réalisé un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros sur l’exercice 2011/12. Il produit 500.000 tonnes d’aluminium par année et augmenterait ses capacités de 100.000 tonnes en reprenant le site de Saint-Jean-de-Maurienne.

Le ministre a salué l’esprit de “coopération” de la chef de la direction de Rio Tinto Alcan, Jacynthe Côté, qu’il a présentée comme “l’anti-Mittal”, en allusion au groupe sidérurgique ArcelorMittal, qui avait refusé à l’automne de céder l’ensemble de son site de Florange.