à Melbourne, en Australie, le 23 mai 2013 (Photo : Mal Fairclough) |
[23/05/2013 05:34:37] MELBOURNE (AFP) Ford va cesser en 2016 de produire des véhicules au sein de ses usines australiennes, non rentables, et supprimer 1.200 emplois, a indiqué jeudi le constructeur automobile américain, présent dans ce pays depuis 1925.
Cette annonce a été effectuée par le directeur général de Ford Australia Bob Graziano, qui a dévoilé par la même occasion des pertes après impôts de 141 millions de dollars australiens (106 millions d’euros) lors de l’exercice 2012/13. Sur les cinq dernières années, les pertes se sont élevées à 600 millions AUD.
“Malheureusement, nous allons cesser notre production en octobre 2016. Quelque 1.200 emplois seront supprimés lorsque les usines fermeront”, a-t-il ajouté.
Bob Graziano a cité “des conditions du marché local de plus en plus difficiles: fragmentation du marché et coûts élevés de la production”.
Il se vend tous les ans environ 1,1 million de véhicules neufs en Australie. Les acheteurs peuvent choisir entre 65 marques et 365 modèles.
Le pays est donc, selon le directeur général, un des marchés les plus saturés au monde, avec une concurrence exacerbée.
“Etant donné la fragmentation du marché et le faible volume par modèle qui en résulte, nous avons décidé que produire localement n’était plus viable”, a-t-il déclaré. “Nos coûts sont le double de ceux en Europe et près de quatre fois ceux de Ford en Asie”.
Ford restera en Australie, en tant qu’importateur et vendeur, avec un effectif d’environ 1.500 personnes.
Paul Bastian, président national du syndicat des travailleurs manufacturiers australiens, a qualifié ces informations de “désastreuses” pour les salariés et de “tragédie” pour l’économie du pays et des communautés concernées.
L’industrie automobile australienne pâtit de la cherté de la devise du pays, qui a grimpé il y a deux ans à parité avec le dollar américain, s’y maintenant tant bien que mal depuis lors.
Le pays a échappé à la récession grâce au boum des matières premières, dont il est un grand pourvoyeur, mais la confiance des ménages recule depuis plusieurs mois.