Hamadi Jebali est candidat à la présidentielle. Béji Caïd Essebsi est candidat à la présidentielle. Ahmed Néjib Chebbi est candidat à la présidentielle. Mustapha Ben Jaafar est candidat à la présidentielle. Hamma Hammami est candidat à la présidentielle… La liste ne cesse de s’allonger au fur et à mesure que la date des élections s’éloigne au lieu de s’approcher! Comble du ridicule ou juste tactique politique pour faire pression? Mais pression sur qui?
A ce jour, la Tunisie n’a pas de date d’élections, pas plus qu’elle n’a une instance qui les organiserait. Le choix des futurs membres de l’ISIE pose problème et l’affaire traîne devant les tribunaux.
Les élections ne peuvent être organisées sur fond d’insécurité, de terrorisme et d’aussi fortes tensions dans le pays. Comment l’armée, qui se déploie sur tous les fronts depuis les événements du 14 janvier, et les forces de l’ordre qui ratissent le pays à la recherche d’armes, de terroristes, de mines, vont-elles pouvoir s’organiser pour assurer et couvrir des hypothétiques élections au vu du manque de ressources humaines et financières?
Comment les partis politiques dont les meetings deviennent de plus en plus difficile à se tenir vont-ils pouvoir faire campagne, évoluer sur le terrain…
Dans un long entretien accordé à un journal de la place la semaine dernière, le conseiller politique du chef du gouvernement, Noureddine Bhiri, a affirmé que l’Etat s’est engagé au nom du gouvernement à l’organisation des élections à la fin de l’année 2013, soit en décembre 2013, et a soutenu que le gouvernement reconnaîtra les résultats quel que soit le vainqueur.
Sauf que la date des élections est une balle que tout le monde se renvoie. Une sorte de suppositoire ou de joker que sortent à tour de rôle le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar, les chefs des partis politiques, le chef du gouvernement et à peu près tous ses membres, la société civile… A ce jour, combien de dates ont-elles été proposées, annoncées, confirmées pour être toutes démenties par la suite? Une, deux, trois, cinq, dix … Aux dernières nouvelles, les élections pourraient avoir lieu en mars 2014, mais rien n’est encore fixé pour le moment!
Iyadh Ben Achour a déclaré la semaine écoulée que les élections ne pourraient se tenir avant l’été 2014. Pour les organiser, «il ne suffit pas de décider comme cela pour que celles-ci aient lieu. D’ailleurs, depuis plus d’un an et demi, on n’a pas cessé de décider…», sans vraiment pouvoir décider au vu des obstacles à surmonter et des tâches dont il faudra s’acquitter.
Pour le moment, si la Tunisie ne dispose pas encore de textes de transition pour mettre en application la nouvelle Constitution, ni de Code électoral et encore moins l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), ce ne sont pas les candidats qui manquent! Donc, réjouissons-nous, à défaut d’avoir des dates d’élections, nous avons au moins beaucoup de présidentiables!