Virgin : la justice donne un délai aux repreneurs, court répit pour l’enseigne

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éunion avec les représentants des salariés de Virgin, le 23 mai 2013 à Paris (Photo : Matthieu Rater)

[23/05/2013 16:18:02] PARIS (AFP) Le tribunal de commerce de Paris a donné jeudi un délai supplémentaire aux candidats à la reprise de Virgin pour peaufiner leurs offres, un répit de courte durée pour l’enseigne de distribution culturelle dont la marque est amenée à disparaître.

Le tribunal a estimé que les offres des repreneurs potentiels actuels étaient insuffisantes, et a donc fixé une nouvelle audience au 10 juin. Le nouveau délai de dépôt des offres est fixé au 5 juin.

Les juges consulaires ont ainsi répondu à la demande de l’administrateur judiciaire et de la plupart des parties présentes à l’audience.

Les syndicats de l’enseigne, qui emploie 960 salariés, s’étaient eux-mêmes prononcés mercredi contre les projets de deux des éventuels repreneurs, les jugeant insuffisants ou trop imprécis.

La présidente de Virgin, Christine Mondollot, a déclaré à l’AFP à la sortie de l’audience que cette décision était “sage, car elle permet, avec quelques jours de travail de plus, d’améliorer les offres” existantes.

“Cela va dans le sens de l’intérêt des salariés”, même si pour eux “l’attente est longue” et “la vie quotidienne est difficile”.

Mme Mondollot déclare en revanche ne pas croire qu’un nouveau repreneur pourrait se manifester d’ici au 5 juin.

“On attend la fin”

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és de Virgin miment une pendaison (Photo : Matthieu Rater)

Une opinion visiblement partagée par les syndicats, Guy Olharan (CGT) indiquant ne “pas attendre le chevalier blanc”, mais saluant un délai qui va permettre “d’améliorer les choses”.

Du côté des salariés, qui s’étaient rassemblés dans la matinée devant le magasin des Champs-Elysées, résignation et dépit semblaient régner.

“Là, maintenant, pour être honnête, on attend la fin”, avait expliqué Yaël, 27 ans. “Les gens sont en colère. Ils sont angoissés. Ils ont peur. On est là pour un baroud d’honneur”.

Après le retrait vendredi du principal candidat à la reprise, la société d’arts créatifs Rougier et Plé, qui était seule à garantir la survie de la marque via la reprise de la licence et 11 des 26 magasins, les offres ne proposent de reprendre qu’environ un tiers des salariés.

Le spécialiste des loisirs créatifs Cultura reprendrait deux magasins, Avignon (17 postes) et Marseille (35 postes), mais selon les syndicats, sa proposition exclurait un certain nombre de salariés (femmes enceintes et personnes en longue maladie).

Vivarte (groupe multi-enseignes de prêt-à-porter et chaussures) s’est positionné sur 10 sites et propose 200 postes, Zara (groupe Inditex) est intéressé par un magasin de Lyon, et Unibail reprendrait quatre emplacements, mais sans engagement salarial.

Selon les syndicats, Lagardère, un des actionnaires, propose également de reclasser 80 salariés.

Aucune offre pour les Champs-Elysées

Aucune offre ne concerne le coûteux magasin des Champs-Elysées (184 salariés), vaisseau amiral du groupe.

Victime de l’effondrement des marchés physiques du disque, du DVD et du livre et de la concurrence d’internet, Virgin avait été placé en redressement judiciaire le 14 janvier.

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és de Virgin manifestent le 23 mai 2013 devant le magasin fermé des Champs-Elysées à Paris (Photo : Thomas Samson)

En apprenant le nouveau sursis, la centaine de salariés présents jeudi devant le tribunal, ont salué une “petite victoire”, sans pour autant se faire d’illusions.

“Ca donne un petit peu de répit, on ne sait jamais. On ne s’attend pas non plus à des miracles”, a déclaré Loïc Delacourt (CFE-CGC), alors que les salariés huaient la direction de Virgin à la sortie du tribunal.

Pour les syndicats, la priorité est désormais, outre l’amélioration des offres, de renforcer le plan social à venir. Le budget de ce plan est porté à 6 millions d’euros, les syndicats ayant obtenu jeudi du principal actionnaire, Butler Capital Partners, qu’il double sa participation à 2 millions d’euros.

Ils avaient investi ses locaux dans la matinée et entendent désormais se tourner vers Lagardère, pour qu’il mette la main à la poche.