Medef : grand oral décisif pour les candidats à la succession de Parisot

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ésidente du Medef Laurence Parisot quitte Matignon, le 22 mai 2013 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard)

[23/05/2013 17:59:40] PARIS (AFP) Les cinq candidats à la succession de Laurence Parisot à la tête du Medef, avec pour favori Pierre Gattaz, ont passé jeudi un grand oral décisif devant le conseil exécutif du Medef pour obtenir le plus grand nombre possible d’avis favorables de ses 45 membres.

Les cinq hommes ont eu chacun séparément une demi-heure pour convaincre, 20 minutes d’exposé de leur profil et projets et dix minutes de questions.

Les 45 membres du conseil voteront le 3 juin pour leur candidat préféré à la présidence de la plus grande organisation patronale de France. L’avis soumis à l’Assemblée générale, dont les 560 membres votants doivent se prononcer le 3 juillet, devrait rendre compte du nombre de voix remportées par chacun.

Pierre Gattaz, 53 ans, président du groupe des fédérations industrielles (GFI), semble pour l’instant faire figure de favori.

Le 18 avril, il a obtenu le soutien de la puissante fédération de la métallurgie (UIMM) qui organise à chaque élection une sorte de primaire.

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à D et de haut en bas, Pierre Gattaz, Patrick Bernasconi, Geoffroy Roux de Bézieux, Hervé Lambel et Thibault Lanxade, candidats à la présidence du Medef, photo-montage réalisé le 8 mai 2013 (Photo : Bertrand Guay)

La Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), qui pèse elle aussi un poids important, a également apporté son soutien au PDG de Radiall, fabricant de connecteurs électriques et grand exportateur.

Les 35 heures dans le viseur

Fils de l’ex-patron des patrons Yvon Gattaz (1981-86), Pierre Gattaz se présente en “candidat du terrain” et “de conquête”. Il se montre notamment offensif contre les 35 heures qui, disait-il récemment, “nous polluent la vie”, sur l’âge de la retraite ou la fiscalité des entreprises.

Il suggère un stage obligatoire d’un an en PME pour les énarques ou la généralisation du programme de “classe en entreprise” afin de provoquer des rencontres entre élèves et salariés. Appelant à une baisse des dépenses publiques, il insiste pour que le Medef prépare étroitement avec le gouvernement les projets de budget.

“J’ai le sentiment que Pierre est en avance”, a déclaré à l’AFP le patron du Medef Provence-Alpes-Côte d’Azur, Stéphan Brousse.

“Il a fait un plutôt meilleur oral que ce qu’on attendait de lui, ce n’est pas sa spécialité, alors que Geoffroy est plus communiquant”, a-t-il commenté en comparant M. Gattaz à Geoffroy Roux de Bézieux, 50 ans, vice-président de la Fédération française des télécommunications (FFT).

“Pierre Gattaz était le seul à se présenter sans papiers, sans notes”, a témoigné M. Brousse, “Geoffroy était très tendu” et “s’il est derrière Gattaz le 3 juin, il n’a aucune chance, alors que s’il est devant cela ne veut pas dire que Gattaz sera mort pour autant”.

M. Roux de Bézieux vient du secteur des services, comme Mme Parisot. Il se dit également très attaché au dialogue social, rappelant qu’il a présidé l’Unedic. Patron d’Omea (Virgin Mobile), il critique vivement les réformes successives des retraites en France. Il prône “l’initiative privée” et “une société du risque”, s’insurge contre “l’utilisation abusive du +principe de précaution+”.

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ège du Medef à Paris, le 18 mars 2009 (Photo : Jacques Demarthon)

Premier auditionné, Patrick Bernasconi, ancien proche de Mme Parisot, est le troisième des “grands” candidats. Il a négocié avec les syndicats nombre d’accords épineux, dont celui du 11 janvier sur le marché du travail. C’est le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).

Lui aussi fustige la loi sur les 35 heures qu’il qualifie d'”erreur historique” et plaide pour que le temps de travail hebdomadaire soit décidé de manière conventionnelle dans les entreprises. Il se dit partisan de “l’écoute, qui passe par le dialogue” et y voit “une vraie différence” avec Pierre Gattaz.

“Bernasconi est toujours resté sur un seul axe” celui de la négociation et sur le fait qu’il “connaît suffisamment les syndicats”, a déploré M. Brousse, lui prédisant “très peu de voix” et “zéro” aux deux autres candidats.

Le moins méconnu des deux, Thibault Lanxade, 42 ans est patron de la PME Aqoba, spécialisée dans les cartes de paiement “sur mesure”. Il réclame notamment que les partenaires sociaux disposent d’un droit de veto sur les candidats aux ministères.

Dernier dans l’ordre de passage: Hervé Lambel, 48 ans, patron de HLDC, société spécialisée dans le services aux entreprises et la production audiovisuelle. M. Lambel se distingue notamment par sa demande de suppression de la TVA interentreprises pour lutter contre les problèmes de trésorerie.