Le ministre du Développement et de la Coopération internationale, Lamine Doghri, a donné, samedi 25 mai à Tabarka, le coup d’envoi de la première consultation régionale sur le nouveau Code d’investissement avant d’être soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Cette demi-journée a enregistré la présence des représentants de la société civile ainsi que des investisseurs et des fonctionnaires de six gouvernorats, à savoir Bizerte, Zaghouan, Jendouba, Le Kef, Siliana et Béja.
Dressant un bilan des incitations octroyées dans le cadre de l’ancien code de l’investissement, Karim Jamoussi, chef de cabinet du ministre du Développement et président de la Commission exécutive du projet, a rappelé que la part des investissements privés en Tunisie ne dépasse pas, actuellement, 43% du total des investissements. «On estime que le développement de l’investissement privé passera par le traitement des défaillances observées au niveau de 80%», a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur des études et de la législation fiscale au ministère des Finances, Khalil Laabidi, a souligné que 70% des avantages fiscaux sont actuellement orientés vers les activités de l’export, et seulement 7% vers les projets de développement régional. Les incitations fiscales représentent 2,5% du PIB, soit 1,4 milliard de dinars, et 10% des recettes fiscales. De plus, 90% des incitations sont d’ordre fiscal, alors que le reste représente des incitations financières.
Par ailleurs, il a précisé que 2.500 entreprises, sur un total de 24.000 entreprises, ont bénéficié de 90% des incitations fiscales.
Au niveau de la répartition régionale des investissements privés, le responsable a fait état d’une forte disparité, puisque les régions de l’ouest ne reçoivent que la moitié de la moyenne des investissements au plan national.
Kamel Ayari, juge et membre de la commission du projet, a indiqué pour sa part que le constat est que, évoluant dans un contexte de crise économique, la performance du secteur privé tunisien a été, de manière générale, insuffisante, peu compétitive, sous-capitalisée et soumise à bien des égards à un processus à court terme de désinvestissement. «Il ne suffit pas de traiter les défaillances observées au niveau de l’ancien Code d’investissement, mais il faut aussi que le secteur privé soit conscient de son rôle déterminant pour que l’investissement devienne bel et bien le facteur par excellence de la croissance économique», estime-t-il.