Après une vaste restructuration, PSA ouvre le chantier de la compétitivité

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ën de Vélizy-Villacoublay, le 22 mai 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

[27/05/2013 12:53:00] PARIS (AFP) Après avoir procédé à une vaste restructuration, la direction du groupe PSA Peugeot Citroën ouvre mercredi un nouveau chantier, celui de la compétitivité, en engageant avec les syndicats une négociation pour un “nouveau contrat social”, qu’elle espère boucler à l’automne.

Selon la direction, ce cycle de négociations vise à “définir avec les organisations syndicales les conditions et les moyens propres à servir l’ambition du Groupe de rester un constructeur automobile ancré en France”.

PSA Peugeot Citroën vient de boucler un vaste plan de restructuration qui, entre mai 2012 et mai 2014, verra la suppression de plus de 11.200 emplois dans le groupe, notamment avec la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Le groupe cherche maintenant à anticiper une baisse importante du marché.

Il a annoncé des ventes en baisse de 6,5% au premier trimestre 2013 et craint que le marché européen puisse “être plus difficile qu’attendu” en 2014. Le constructeur paie sa dépendance à l’Europe où il réalise 57% de ses ventes et où ses immatriculations ont baissé de 17%.

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ésident du directoire de PSA, Philippe Varin, le 2 mai 2013 à paris (Photo : Eric Piermont)

“A travers l’initiative d’un nouveau contrat social, l’objectif est d’engager les salariés, individuellement et collectivement, dans la vision stratégique et les projets d’avenir de l’entreprise et de renouveler et de renforcer le dialogue social pour anticiper, partager et accompagner les projets et le redressement du groupe”, selon PSA.

La première réunion, rapide, qui se tiendra le 29 mai, sera “consacrée aux thèmes, aux enjeux et aux objectifs, ainsi qu’au calendrier de la négociation”, selon la direction, et devrait être suivie par des réunions hebdomadaires.

“J’aimerais bien que ce soit bouclé à l’automne”, avait déclaré en avril le président du directoire, Philippe Varin.

Avec cette négociation d’un “nouveau contrat social”, PSA emboîte le pas à son concurrent Renault, qui a signé en mars un accord de ce type avec trois syndicats. “Bien sûr qu’on regardera ce qu’a fait Renault”, a dit M. Varin, rappelant que PSA a déjà signé un accord de cette nature dans son usine de Sevelnord (Nord).

Des incontournables

Pour le représentant FO des salariés, Christian Lafaille, “il risque d’y avoir du moins mais peut-être il y aura du plus” grâce à cette négociation. “Il s’agit de préserver l’avenir de l’entreprise et de ses usines. On ne va quand même pas les voir fermer les unes après les autres”, estime l’élu FO.

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usine PSA de Mulhouse, le 7 mai 2013 (Photo : Sebastien Bozon)

“L’automobile française va très mal et je serai catastrophé de voir un jour que PSA dépose le bilan” ajoute-t-il, estimant que Sevelnord “a un avenir”, grâce à la signature d’un accord de ce type.

Même son de cloche à la CFE-CGC qui se félicite de l’objectif du groupe dont l’ambition affichée est “de rester un constructeur ancré en France”. Le syndicat indique qu’il “participera à cette négociation dans un esprit d’ouverture et se positionnera en force de proposition lucide et constructive”. Mais il entend poser des principes incontournables comme le refus de baisses de salaires.

La CFTC pose aussi “des incontournables”, le refus des baisses de salaires mais aussi des fermetures de sites en France. Il réclame surtout “que le principe d’équité soit respecté, c’est-à-dire que si on demande des efforts aux ouvriers il faut le demander à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise”, selon l’élu CFTC, Franck Don.

Pour sa part, la CGT estime que, sous couvert de “nouveau contrat social pour rester ancré en France”, PSA va engager “un programme de recul social” avec notamment un “blocage des salaires, “le vol des RTT”, “la mobilité forcée entre sites dans le cadre des pôles régionaux nouvellement créées”.

“Pour tenter d’imposer cette régression, M. Varin compte sur le chantage à la production et l’emploi”, estime la CGT dans un communiqué où elle appelle les salariés “à se tenir prêts à se faire entendre”.