à pôle emploi (Photo : Fred Tanneau) |
[30/05/2013 04:28:57] PARIS (AFP) Avec la publication du nombre d’inscrits fin avril à Pôle emploi, un nouveau record de chômeurs sera vraisemblablement atteint jeudi mais, malgré des prévisions sombres pour 2013 et 2014, François Hollande maintient son objectif d’inverser la courbe du chômage et défend tous azimuts cette semaine sa politique.
Fin mars, le pic de 1997 a été dépassé. La France n’a jamais compté autant de demandeurs d’emploi sans aucune activité en métropole: 3,224 millions.
Depuis l’élection du président Hollande, Pôle emploi enregistre chaque mois près de 1.000 nouveaux chômeurs par jour. Et selon l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, la série noire, ininterrompue depuis bientôt deux ans, ne va pas s’arrêter. L’OCDE a prédit mercredi un taux de chômage à 10,7% en 2013 et 11,1% en 2014.
Réagissant à ces “calculs”, le président a défendu depuis Rodez (Aveyron) les mesures engagées par son gouvernement et réaffirmé que son objectif “reste de faire l’inversion de la courbe du chômage” à la fin de l’année.
Parce que les dispositifs lancés ne produiront leurs premiers effets au mieux que dans quelques mois, et en l’absence de croissance, “il va y avoir encore une augmentation du chômage jusqu’à la fin de l’année” mais “je ne vais pas me résigner”, a ajouté le président.
Il y a une semaine, l’Unédic (Assurance chômage) a dit s’attendre à un ralentissement de la hausse fin 2013 mais un rebond ensuite.
“A ce stade de l’année”, le ministre du Travail Michel Sapin n’entrevoyait pas mardi des chiffres “meilleurs que les mois précédents”. “Par contre, je vois des raisons pour que vers la fin de l’année, les choses s’améliorent considérablement”, a dit M. Sapin.
Plan franco-allemand pour l’emploi des jeunes
ôle emploi le 10 septembre 2012 à Pontault-Combault (Photo : Jacques Demarthon) |
Soucieux de montrer que la lutte contre le chômage est sa priorité, le président devait consacrer à l’emploi l’essentiel de son déplacement à Rodez, puis à Castres (Tarn) jeudi. Mercredi, il avait convoqué un nouveau “séminaire emploi” à l’Elysée.
La séquence avait été ouverte mardi avec l’annonce par le président d’une “vaste offensive” franco-allemande pour l’emploi des jeunes en Europe.
Alors que 6 millions de jeunes européens sont au chômage, dont plus de 700.000 en France, ce plan sera au coeur de la rencontre prévue jeudi après-midi à Paris avec la chancelière Angela Merkel. Il sera ensuite présenté au sommet européen des 27 et 28 juin et lancé en grande pompe en juillet à Berlin.
Cette initiative franco-allemande pour mieux utiliser 6 milliards d’euros de fonds européens disponibles, et notamment financer un “Erasmus de l’alternance”, viendrait compléter l’arsenal anti-chômage des jeunes de Hollande, qui peine à décoller.
Selon le ministère du Travail, 20.000 emplois d’avenir, destinés aux jeunes pas ou peu diplômés, avaient été conclus fin avril sur les 100.000 escomptés en fin d’année. Un rythme jugé “normal” au ministère, qui les a néanmoins récemment ouverts davantage au secteur privé, pour accélérer les signatures.Quant aux contrats de génération, opérationnels depuis peu pour permettre l’embauche d’un jeune et le maintien en activité d’un senior, le démarrage est aussi très lent.
En attendant, le ministère a reconduit en 2013 la rallonge de contrats aidés consacrée en 2012 au secteur non-marchand (pour conserver un niveau de 440.000 contrats subventionnés).
Plus généralement, le gouvernement mise sur la loi sur la sécurisation de l’emploi, votée le 14 mai, pour limiter les licenciements dans les mois à venir.
Bruxelles a appelé mercredi la France à mettre en oeuvre rapidement cette réforme, transposition de l’accord du 11 janvier entre le patronat et trois syndicats qui encourage notamment les accords de flexibilité.
Il faut “lancer en urgence une réforme de l’assurance chômage avec les partenaires sociaux pour assurer qu’elle rend attractif le retour au travail”, a aussi demandé la Commission européenne. Critiquées pour leur complexité, les règles d’indemnisation doivent être remises à plat à l’automne alors que l’Unédic s’attend à un déficit de 4,8 milliards d’euros en 2013.