à New York (Photo : Spencer Platt) |
[31/05/2013 17:35:19] WASHINGTON (AFP) La consommation américaine, moteur traditionnel de l’économie du pays, a démarré le deuxième trimestre en berne, les consommateurs ayant dépensé moins et gagné moins en avril, selon des chiffres publiés vendredi par le département du commerce.
Alors que les analystes s’attendaient une légère progression des dépenses et des revenus des ménages, elles se sont réduites de 0,2% sur cette période et les revenus “d’un peu moins” de 0,1%.
“Ce sont des indicateurs décevants à bien des égards. Les dépenses ont été molles et la croissance des revenus a été faible avec des salaires quasiment immobiles”, note Joel Naroff, économiste indépendant.
La hausse des cotisations salariales décidée au début de l’année et les coupes budgétaires automatiques mises en place par le Congrès depuis mars ont clairement affecté le budget des ménages.
“Même si la confiance des consommateurs est à la hausse, les employés auront du mal à dépenser plus s’ils ne gagnent pas plus”, ajoute M. Naroff.
Des indicateurs contrastés montrent en effet que le moral des ménages reprend des couleurs, dopé par la hausse de Wall Street et celles des prix des logements qui représentent l’actif principal de bien des Américains.
Vendredi, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan a affiché une forte hausse (+8,1 points, à 84,5), confirmant le progrès affiché mardi par l’indice du Conference Board, qui s’est établi en mai au plus haut depuis cinq ans.
Mais dans les faits, les consommateurs américains restent frileux. “Nous prévoyons que le progrès des dépenses de consommation soit plus faible au deuxième trimestre qu’au premier, même si le moral du consommateur sera très probablement bien meilleur”, estime Chris Christopher, du cabinet d’études IHS.
Inflation
Pour Steven Ricchiuto, de Mizuho Securities, “les revenus et dépenses apparaissent plus faibles que ce qu’on espérait”. “Cela montre bien que le seul facteur qui dope la consommation, ce sont les subsides fournis par les bas taux d’intérêt de la Fed et que si cela devait s’arrêter, l’économie ralentirait”, ajoute-t-il.
Aux yeux de la plupart des économistes, ce tassement des dépenses comme des revenus plaide en effet pour un statu quo dans l’immédiat de la politique ultra-accommodante de la Banque centrale (Fed).
Car à cela s’ajoute un ralentissement de l’inflation en avril, où elle a atteint seulement 0,7% sur un an, le plus bas niveau depuis octobre 2009, selon l’indice des prix associés aux dépenses de consommation (PCE) publié vendredi.
Hors alimentation et énergie, l’inflation dite sous-jacente s’établit à 1,1%, un niveau bien au-dessous de l’objectif de la Fed, qui souhaite une inflation annuelle autour de 2,0%.
“Ce ralentissement de l’inflation va dans le sens de ceux qui pensent à la Fed qu’il faut attendre avant de réduire les injections de liquidités”, a commenté Jim O’Sullivan, économiste en chef du cabinet d’études HFE.
Pour Dean Maki, de Barclays Capital, “la mollesse de l’inflation, associée au ralentissement de la consommation, confirme notre opinion que le Comité monétaire de la Fed ne ralentira pas ses achats d’actifs cette année”.
Depuis le début de l’année, la Fed dépense 85 milliards de dollars par mois, en bons du Trésor notamment, pour maintenir des taux bas et stimuler l’économie.