Sacrée journée que celle de mercredi 29 mai 2013! La matinée commence par une grosse agitation devant le Palais de justice de Tunis où deux Françaises, dont celle qui s’est attaqué à Moncef Marzouki à Paris le jour de la signature de son livre, et une Allemande sont venues soutenir Amina en exposant leurs opinions avec leurs jolies poitrines.
Elles sont aussitôt amenées à la caserne d’El Gorjani où se trouve la brigade des mœurs et pas moins de 6 journalistes sont entendus par le procureur de la République. L’affaire fait bien évidement le tour du monde dans l’attente du procès de la jeune Amina suite à son arrestation à Kairouan le jour du congrès interdit des Ansar el Chariaa.
Inna Shevchenko, leader des Femen en France, a déclaré à l’AFP que cette opération est la «première action que nous menons dans le monde arabe (…) Ces pays et ces régimes totalitaires s’en prennent aux femmes… Nous avons franchi l’étape de la nudité et nous n’allons pas nous arrêter là. Nous voulons être le détonateur d’un printemps des femmes dans le monde arabe». L’opération Amina Tunisie est une opération coup de poing qui a été soigneusement préparée pendant plus d’une semaine à Paris dans le plus grand secret.
Un peu plus tard dans la soirée, c’est une bombe d’un autre genre qui explose la nuit chahutée de Tunis.
L’agence de notation Moody’s annonce la baisse de la notation de la Tunisie. Les principales raisons invoquées sont l’incertitude politique persistante de la Tunisie et le risque d’instabilité, la fragilité du système bancaire et les pressions externes importantes sur la balance des paiements et les finances publiques de la Tunisie.
L’annonce semblait d’ailleurs attendue de la part des initiés. Au vu des récents indicateurs, cela n’est une surprise pour personne. La semaine écoulée, les sonnettes d’alarme ont été tirées et nous ne citerons que celle de l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). En effet, Kamel Nabli a déclaré que l’économie est «à l’orage» et que la Tunisie est désormais dans «la zone dangereuse». Ces déclarations ont été faites suite à la publication du dernier rapport mensuel du conseil d’administration de la BCT.
A quel saint de vouer?
Toujours dans la journée de mercredi 29 mai, c’était au tour des Etats-Unis d’Amérique de hausser le ton et exprimer leurs étonnements et préoccupations suite à la condamnation à deux ans avec sursis des assaillants contre leur ambassade.
«Pareils verdicts ne correspondent pas de manière appropriée à l’ampleur et à la gravité des dégâts ainsi qu’à la violence qui ont eu lieu le 14 septembre 2012», a-t-on lu dans un communiqué de l’ambassade américaine à Tunis.
On peut dire que pareil communiqué signe un vrai changement de ton et pose des questions sur les responsabilités et les choix du gouvernement qui «doit démontrer qu’il n’y a aucune tolérance envers ceux qui encouragent et utilisent la violence pour atteindre leurs objectifs».
Il est indéniable qu’entre les bonnets B+ des seins des Femen et les B- de l’agence de notation Moody’s, le carton rouge des USA fait voir l’avenir en noir aux gouvernants qui semblent, au vu de l’actualité, ne plus savoir à quel saint se vouer!