Angleterre (Photo : Alastair Grant) |
[04/06/2013 11:28:22] ATHENES (AFP) La Grèce “ne doit pas relâcher son effort” d’assainissement budgétaire alors qu’il commence à porter ses fruits, a estimé la directrice du FMI, Christine Lagarde, dans un entretien télévisé diffusé mardi en Grèce à l’arrivée de la troïka.
“Il y a des évolutions réellement positives, mais il est clair que plus doit être fait en terme de collecte des revenus, d’indépendance de l’administration fiscale, et en ce qui concerne les réformes du marché des produits et services”, avait affirmé Mme Lagarde, interviewée la semaine dernière par la télévision publique Net.
“Maintenant ce n’est pas le moment de relâcher l’effort”, a-t-elle souligné.
Déréguler le marché des produits et services, des réformes qui ont pris du retard, “va beaucoup compter pour attirer les investisseurs et assurer que l’économie grecque peut reprendre”, a-t-elle insisté.
Engluée dans sa sixième année de récession, la Grèce espère renouer en 2014 avec la croissance, une projection partagée par l’UE et le FMI, ses deux bailleurs de fonds, mais contestée par l’OCDE pour qui se profile une septième année de recul du PIB à -1,2%.
Mme Lagarde a par ailleurs réitéré qu’elle attendait du pays qu’il respecte ses engagements en matière de réduction de sa dette, censée tomber à moins de 110% du PIB en 2022, après les deux restructurations opérées en 2012, et une purge financière qui doit se poursuivre jusqu’en 2016.
“Je ne parle pas de décotes, je pense qu’il est important de garder les objectifs à l’esprit et les objectifs sont une dette à 124% du PIB en 2020 et à moins de 110% en 2022”, a-t-elle affirmé.
Aux termes des engagements pris par l’Eurogroupe cet automne, Athènes a indiqué qu’elle demandera à ses partenaires d’examiner un nouveau plan pour alléger sa dette une fois atteint l’objectif de l’excédent budgétaire primaire (hors intérêts de la dette).
Dans l’immédiat, les comptes grecs, et les avancées en matière de réformes structurelles ont recommencé à être examinés par une délégation d’experts de la troïka (UE-BCE-FMI), dont les chefs sont attendus la semaine prochaine.
A l’ouverture d’une saison touristique qui s’annonce excellente, avec plus de 16 millions de visiteurs attendus, Athènes souhaite arracher à ces créanciers une baisse de la TVA, dont le taux général a été porté à 23% au fil des trains d’austérité. Une telle mesure serait “non négligeable”, a admis Mme Lagarde.