L’une des responsabilités d’un président est de promouvoir son pays. C’est un exercice de style délicat, qui demande de la finesse, du savoir-faire et des propos mesurés. Un exercice que s’est astreint d’honorer, au Japon, Moncef Marzouki, non sans quelques dégâts.
En s’adressant à un parterre trié sur le volet durant son voyage au Japon, Moncef Marzouki a multiplié les «bourdes» -comme c’est de coutume chez lui- en dénigrant le tourisme balnéaire et en faisant la promotion d’un tourisme que la destination cherche à construire sans y parvenir encore.
Fallait-il promouvoir un tourisme qui n’existe que dans l’imagination des politiques et les rapports sur le secteur qui sont ensevelis sous la poussière?
Le président de la République a confondu «touristes» et «décideurs». Le propos était d’embarquer ou de tenter de séduire les Japonais dans des projets de développement du tourisme culturel avec l’idée d’obtenir de l’aide au développement de ce créneau pour attirer une clientèle réputée pour être exigeante et aimant voyager “intelligemment”.
Or, ce qu’il a fait dans une improvisation «pur jus» marzoukienne, c’est dénigrer le produit et la destination, se délester certes d’un héritage lourd mais qu’au lieu d’incendier, en dehors des frontières, il s’agit de réinterpréter. Par ces propos qui défient les règles les plus élémentaires de la diplomatie, il a renvoyé aux calanques grecques l’intérêt pour le tourisme, du moins sur le marché japonais.
On dit souvent qu’on ne prête qu’aux riches, c’est d’ailleurs pour cela qu’il a réussi à lever des fonds pour la Tunisie, la Tunisie étant riche de tout ce dont il énumère, on n’aime pas les «loosers». En revêtant ce costume de «critiqueur» et en cultivant le style by Moncef Marzouki, il fait des dégâts énormes à quasiment toutes ses apparitions.
Le rôle d’un président n’est-il pas celui de rassurer, fédérer, appeler à resserrer les liens et soutenir un secteur qui coule sous la crise autant que sur les critiques et qui reste un pilier de l’économie nationale!
Moncef Marzouki prend-il conseil auprès des professionnels de la communication? Si sa stratégie est de toujours faire parler de lui, alors qu’il atteint des bas dans les sondages, alors oui, c’est réussi! Si son pari est d’être au service de son pays et de son tourisme, dans le cas échéant, la prestation est à revoir !