Airbus A350 : les moteurs tournent, l’équipage prépare le 1er vol pour mi-juin

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à Toulouse (Photo : Remy Gabalda)

[04/06/2013 18:43:03] TOULOUSE (AFP) Les moteurs ont tourné pour la première fois dimanche, l’avion commence ses essais de roulage, l’équipage du premier vol a été annoncé mardi, des signes qui ne trompent pas: le tout nouveau long-courrier d’Airbus, l’A350, est sur le point de débuter sa campagne d’essais en vol, à partir de mi-juin

Airbus se fait très discret sur l’avancement de ce programme qui revêt un enjeu commercial majeur face à Boeing. Il s’est contenté de deux communiqués laconiques pour annoncer d’abord que les moteurs Trent XWB de Rolls Royce avaient tourné pour la première fois dimanche, puis en publiant mardi les noms des six membres d’équipage qui effectueront le baptême de l’air.

On est loin de la grande publicité qu’Airbus avait donnée en avril 2005 au passage de l’avion géant A380 de l’usine de production au service des essais en vol, trois semaines tout juste avant le premier vol de son vaisseau amiral le 27 avril.

Cette fois, c’est à demi-mot qu’Airbus a concédé que le démarrage des moteurs signifiait que l’avion était désormais dans les mains des essais en vol. Un tel transfert, pour les modèles précédents d’Airbus, a toujours précédé de deux à trois semaines le premier vol, délai nécessaire pour effectuer tous les tests préalables au premier décollage.

L’avion, qui arbore le camaïeu de couleurs bleues d’Airbus et le logo A350-900 depuis sa sortie de l’atelier de peinture mi-mai, a déjà été mis “sous tension” pour vérifier le fonctionnement des équipements électriques et électroniques.

Début des essais de roulage

Airbus comptait commencer dès mardi ses essais de roulage. Dans les dix jours qui viennent l’appareil va parcourir l’une des deux pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, réservée actuellement à Airbus, d’abord à 40km/h, puis de plus en plus vite, explique-t-on de source industrielle.

Il devrait pousser jusqu’à 200km/h en testant accélération et freinage, avant le premier décollage.

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à Toulouse (Photo : Remy Gabalda)

A chaque étape, l’équipe d’essais analysera les paramètres des calculateurs au sol et embarqués.

Le premier vol d’essai sera confié à un équipage de six membres. Les deux pilotes seront le Britannique Peter Chandler, pilote d’essai chez Airbus depuis 2000 et chef pilote depuis 2011, et le Français Guy Magrin, pilote d’essai depuis 2003. Ils seront assistés dans le cockpit du mécanicien navigant d’essai Pascal Verneau.

Derrière eux, en cabine, le directeur des essais en vol, l’Espagnol Fernando Alonso, sera à la tête du trio d’ingénieurs qui décideront des tests à accomplir.

Le moindre incident pourrait retarder de quelques jours le premier vol, ainsi que les aléas météorologiques. Car on se plaît à répéter chez Airbus que “pour un premier vol, il faut que tout soit parfait: le vent, la visibilité…”

Au-delà des précautions oratoires, un porte-parole prévoit “un premier vol dans la deuxième quinzaine de juin”. Même si Airbus assure que ses considérations ne sont que techniques, un premier vol de l’A350 XWB (extra wide body) autour de Toulouse alors que se tiendrait le grand rassemblement aéronautique du salon du Bourget (17-23 juin) démultiplierait le retentissement de l’événement, ce qui ne peut laisser indifférent l’avionneur européen dans son duel permanent avec le géant américain Boeing.

La réponse au 787

L’A350-900, qui offre 314 sièges, largement construit en matériaux composites plus légers que le métal, est précisément la réponse d’Airbus au 787 Dreamliner de Boeing, qui sort tout juste d’une longue période de déboires.

Entré en service en septembre 2011, le long-courrier américain a connu en janvier des incidents spectaculaires de batterie qui ont conduit à son interdiction de vol pendant trois mois.

Airbus compte mener à bien sa campagne d’essais en moins de dix-huit mois en utilisant progressivement cinq exemplaires d’avions d’essais, pour livrer son premier A350 fin 2014, en évitant les retards qui avaient pourri l’industrialisation de l’A380.

Une version raccourcie A350-800 et une autre à capacité accrue, l’A350-1000, devraient compléter en 2016 et 2017 cette gamme d’appareils de 270 à 350 passagers.

Airbus a reçu à ce jour des commandes pour 616 appareils.