[05/06/2013 05:02:23] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile américain Chrysler (groupe Fiat) s’est dit mardi en désaccord avec l’agence de sécurité routière aux Etats-Unis, qui lui demande de rappeler 2,7 millions de 4X4 Jeep à cause d’accidents mortels provoqués par des incendies de réservoirs.
L’agence de sécurité routière américaine (NHTSA) a publié lundi une lettre demandant au constructeur américain de rappeler “des Jeep Grand Cherokee modèles 1993 à 2004, ainsi que des Jeep Liberty modèles 2002 à 2007”, soit un total “d’environ 2,7 millions de véhicules”, explique Chrysler dans un communiqué.
“Chrysler Group collabore et transmet des données avec la NHTSA sur ce sujet depuis septembre 2010. L’entreprise n’est pas d’accord avec les conclusions de la NHTSA et n’a pas l’intention de rappeler les véhicules concernés”, ajoute le communiqué.
Dans cette lettre obtenue mardi par l’AFP, la NHTSA indique qu’après une enquête informelle ouverte en 2010, elle a lancé il y a un an une enquête formelle concernant la sécurité des réservoirs à essence des véhicules en question “en cas de collision arrière”.
Cette enquête a “révélé de nombreux cas de décès et blessures liés à des incendies” du réservoir et la NHTSA demande “par conséquent à Chrysler de rappeler ces véhicules”.
La NHTSA affirme avoir connaissance d’au moins 32 accidents avec impact par l’arrière ayant entraîné un incendie du réservoir sur des Grand Cherokee, des collisions ayant fait “44 morts”, et “au moins cinq accidents mortels lors de collisions par l’arrière sur des Jeep Liberty ayant entraîné 7 décès”.
Un porte-parole de Chrysler interrogé par l’AFP a évoqué pour sa part 21 décès liés à des accidents sur des véhicules en relation avec l’enquête de la NHTSA.
“Nous estimons que les conclusions initiales de la NHTSA sont basées sur une analyse incomplète des données sous-jacentes et sommes décidés à continuer à travailler avec l’agence gouvernementale pour résoudre ce désaccord”, poursuit Chrysler, qui se dit “sûr de la qualité de ses véhicules”.
“Ces véhicules ne présentent pas de défauts et leur système d’alimentation en carburant ne pose pas de risque déraisonnable lors de collisions avec impact par l’arrière” par rapport aux autres véhicules, argumente Chrysler, affirmant “les incidents cités par la NHTSA sont extrêmement rares et ne représentent qu’une petite fraction du nombre total de collisions mortelles”.
A l’inverse, le directeur de la NHTSA David Strickland a répondu dans un communiqué que les données dont dispose la NHTSA “montrent que ces véhicules peuvent contenir un défaut qui présente un risque déraisonnable” pour la sécurité à bord.
La NHTSA espère donc que “Chrysler va reconsidérer sa position et prendra des mesures pour protéger ses clients et l’ensemble” des automobilistes, a-t-il ajouté.
Si Chrysler et la NHTSA ne parviennent pas à se mettre d’accord, la NHTSA pourra initier une procédure qui passera par des auditions publiques au cours desquelles l’agence gouvernementale et le constructeur présenteront leurs arguments et où des associations de consommateurs et autres groupements d’intérêt pourront intervenir.
La décision finale d’ordonner ou non un rappel reviendra alors à l’administrateur de la NHTSA.