érité devant le Parlement, à Athènes, le 31 mars 2013 (Photo : Aris Messinis) |
[05/06/2013 20:19:01] WASHINGTON (AFP) Le FMI a reconnu mercredi que le premier plan de sauvetage de la Grèce en 2010 s’était soldé par des “échecs notables” en raison de projections de croissance trop optimistes et de désaccords avec ses partenaires européens au sein de la troïka des créanciers.
“Il y a eu des échecs notables. La confiance des marchés n’a pas été rétablie (…) et l’économie a été confrontée à une récession bien plus forte que prévu”, a indiqué le Fonds monétaire international dans un rapport évaluant les résultats du plan d’aide de 110 milliards d’euros accordé à Athènes en échange d’un plan d’économie drastique.
Le Fonds estimait alors que le pays renouerait avec la croissance dès 2012 alors qu’il s’est en réalité enfoncé dans la récession en 2013 pour la sixième année consécutive malgré un deuxième plan d’aide massive au printemps 2012, sur fond de manifestations croissantes contre l’austérité.
Les projections de dette publique grecque publique établies par le Fonds ont elles aussi été dépassées “dans une très large mesure” et n’ont anticipé l’explosion de l’endettement du pays qui pourrait dépasser cette année 170% de son produit intérieur brut, indique l’institution.
Le FMI, qui reconnaît avoir assoupli ses critères avant d’accorder son aide à la Grèce, estime que le fonctionnement même de la troïka des créanciers qu’il forme avec la Commission européenne et la Banque centrale européenne a posé des “problèmes pour la conception du programme” grec.
Selon le rapport, “le Fonds était tenu de négocier d’abord avec les pays de la zone euro (…) et ensuite avec les autorités grecques”, créant une source d'”incertitude” alimentée par les hésitations européennes.
Avec le recul, le Fonds assure ainsi que la restructuration de la dette privée du pays, qui a eu lieu en mars 2012, aurait dû être menée dès 2010 mais que cette solution n’était alors pas “politiquement réalisable” en raison de l’opposition des Européens.
“L’arrangement au sein de la troïka était inhabituel”, souligne le rapport.