«Istanna ya Djaja hatta ijik el Kamh min Béjà». (Du blé de Béja pour les poules, il y en a, il suffit juste d’attendre qu’on l’amène). Notre patrimoine culturel national est riche de ces pensées sages et sensées qui révèlent, mieux et plus que tout, la réalité des situations biscornues que nous vivons aujourd’hui en Tunisie. Ainsi, à un contexte économique difficile dont les indices laissent présager le pire, on réagit par des «aujourd’hui cela ne va pas bien, mais demain ça ira»… Il en est ainsi du secteur des services auquel on présageait, en 2010, une croissance notable et pour lequel on envisageait une participation à hauteur de 64% du PIB et de 30% des exportations à l’horizon 2016, mais qui tombe aujourd’hui dans une croissance résolument négative…
Car, entre temps, la révolution est passée par-là, et faute de devenir un hub régional des services, la Tunisie est devenue un hub régional de production et d’exportation du terrorisme…
Ainsi, selon la dernière enquête du CTVIE de l’IACE, l’indice de confiance dans le secteur des services a baissé légèrement, passant de -1.8%, enregistré au trimestre précédent à -3.3%. «Un recul qui découle d’une perception globale relativement négative de l’économie concernant le trimestre passé et une anticipation assez positive en ce qui concerne l’évolution future. La grande majorité des chefs d’entreprise de services interrogés déclare qu’elle ne voudrait pas s’engager dans des dépenses pour augmenter la taille de leurs entreprises et qu’elle reste assez satisfaite du niveau d’investissement actuel. Ne pas s’engager dans des dépenses veut dire dans un langage peu diplomatique “désinvestissement“. Ces mêmes entreprises se sont montrées moins préoccupées par l’évolution future du volume de la demande, du niveau global de leurs activités, des perspectives de ventes et des conditions de financement qu’elles jugent favorables.
Face à ce constat, il est légitime de s’intéresser à cette dualité entre le présent et l’avenir dans le secteur. Ce regain d’optimisme s’explique-t-il par la contribution positive du secteur des services marchands, évaluée à près de 5% dans la croissance économique enregistrée en 2012, ou trouve-t-il son origine dans les nouvelles opportunités offertes par ce secteur comme on le constate au niveau international suite à l’apparition des nouveaux modèles d’externalisation ?
C’est pourquoi, pense-t-on au CCV, qu’il est intéressant d’examiner les perspectives offertes à ce secteur, soit par les possibilités d’externalisation traditionnelles et plus récentes, conséquence directe de la mondialisation, soit encore par les opportunités apportées par l’évolution des technologies informatiques elles-mêmes.
Nous illustrons ceci par quelques réflexions centrées sur des exemples concrets d’axes de développement.
Communiqué CCV + WMC