Hollande : la politique économique japonaise, “bonne nouvelle pour l’Europe”

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çois Hollande (G) et le Premier ministre Japonais Shinzo Abe à Tokyo, le 7 juin 2013 (Photo : Junko Kimura)

[07/06/2013 05:20:47] TOKYO (AFP) Le président français François Hollande a déclaré vendredi à Tokyo que la nouvelle politique économique japonaise menée par Shinzo Abe constituait “une bonne nouvelle pour l’Europe, parce qu’en Europe aussi nous avons à donner priorité à la croissance”.

En visite d’Etat depuis jeudi au Japon, M. Hollande s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui mène depuis son arrivée au pouvoir en décembre une politique de relance budgétaire et d’assouplissement monétaire à rebours de l’austérité européenne.

“Le gouvernement japonais a pris un certain nombre d’orientations depuis l’installation de l’équipe de M. Abe. Il ne m’appartient pas d’en juger. C’est la décision des Japonais”, a déclaré le socialiste M. Hollande.

M. Abe, un conservateur, est revenu au pouvoir après la victoire triomphale de son Parti-Libéral Démocrate aux élections législatives de la mi-décembre, à l’issue d’une campagne où il promis de faire de la relance économique sa priorité politique.

“Mais cette priorité donnée à la croissance, cette volonté de lutter contre ce qui était appelé ici la déflation, cette exigence de faire en sorte que la compétitivité des entreprises soit recherchée en même temps afin qu’il puisse y avoir un soutien à l’activité, c’est une bonne nouvelle pour l’Europe, parce qu’en Europe aussi nous avons à donner priorité à la croissance”, a souligné M. Hollande.

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à Tokyo, le 6 juin 2013 (Photo : Japan Pool)

Il a concédé que le Japon et la France connaissaient “des situations différentes”, le Japon disposant d’une banque centrale nationale autonome alors que la Banque de France est placée sous l’égide de la Banque centrale européenne (BCE). “Le Japon peut décider sa politique monétaire souverainement”, a souligné M. Hollande.

La Banque du Japon (BoJ) est statutairement indépendante, comme la BCE. Mais son nouveau gouverneur, Haruhiko Kuroda, désigné en mars par M. Abe, partage les convictions du Premier ministre et a fait adopter dès le début avril un assouplissement monétaire considérable.

En injectant des liquidités massives dans les circuits financiers, les autorités japonaises veulent inciter les entreprises et les ménages à emprunter pour investir et consommer, et in fine doper la croissance en sortant l’archipel d’une baisse des prix qui l’entrave depuis une quinzaine d’années.

Le gouvernement japonais a en outre fait voter au Parlement un plan de soutien à l’économie comprenant l’équivalent de 80 milliards d’euros de dépenses étatiques, dont près de la moitié en grands travaux.