Le projet de Constitution est loin des attentes des Tunisiens. C’est ce qu’a affirmé, vendredi 7 juin, Samir Taïeb, porte-parole du parti Al Massar (voie démocratique et sociale), lors d’une conférence de presse à Tunis. «Malgré les quelques améliorations apportées à la faveur du dialogue national, ce nouveau projet porte de nombreuses lacunes», a-t-il précisé.
Il a, notamment, cité les dispositions de l’article 141 ainsi que celles du deuxième paragraphe de l’article 30 qui limitent la liberté d’opinion, de réflexion, d’expression, de la presse et de la publication outre les dispositions de l’article 73 fixant l’âge maximal d’éligibilité à la présidentielle.
Samir Taieb a aussi évoqué les dispositions de l’article 6 sur la neutralité des mosquées ainsi que celles relatives au pouvoir judiciaire, à la composition du Conseil supérieur de la magistrature et à l’impartialité du ministère public.
Il a, également, fait état des dispositions de l’article 176 concernant les prérogatives du président de la République.
Samir Taïeb a appelé à la création d’une commission en charge de réviser les dispositions transitoires inscrites au 10ème chapitre du projet de Constitution. Selon lui, les dispositions transitoires sont «parachutées» et risquent de vider la Constitution de son contenu.
Il a, en outre, appelé les commissions à réexaminer leurs travaux, dès lors que certaines dispositions, qui en sont issues, ont été remplacées par d’autres.
Par ailleurs, Samir Taïeb a souligné la solidarité totale du parti Al Massar avec l’Armée nationale et les forces de sécurité, regrettant les pertes en vies humaines enregistrées dans les rangs de l’Armée. Il a, à cette occasion, signalé la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le terrorisme qui, a-t-il dit, représente «le début d’une longue guerre». Il a rendu hommage à l’armée pour son sens aigu du patriotisme malgré le manque de moyens et d’appelé à mettre fin à l’état d’urgence pour que les soldats puissent être redéployés aux frontières.
WMC / TAP