és de Virgin rassemblés devant le tribunal de commerce de Paris, le 23 mai 2013 (Photo : Thomas Samson) |
[11/06/2013 00:43:06] PARIS (AFP) Le tribunal de commerce de Paris a rejeté lundi les deux offres de reprise de l’enseigne de distribution culturelle Virgin, l’une émanant du spécialiste des loisirs créatifs Cultura et l’autre de Vivarte, groupe multi-enseignes de prêt-à-porter (marques André ou La Halle).
Le tribunal examinera lors d’une audience spéciale, prévue le 17 juin à 14H00, la liquidation judiciaire de Virgin (960 salariés), qui semble désormais inévitable.
Les offres de Cultura et de Vivarte concernaient la reprise de 26 magasins du groupe en redressement judiciaire.
ées à Paris le 23 mai 2013 (Photo : Thomas Samson) |
“Virgin est mort et les obsèques ont lieu aujourd’hui! Il n’y a plus de nouvelles offres possibles mais il faut continuer à se battre et à se mobiliser pour négocier les conditions dans lesquelles on doit partir”, a lancé Guy Olharan, secrétaire du comité d’entrepriser (CE) et délégué CGT.
A l’annonce de la décision, les salariés devaient se réunir en assemblée générale afin de décider des actions à mener.
“Virgin vivra, Lagardère paiera!”
“On s’attendait à cette décision, nous sommes déçus mais pas résignés. Nous demandons maintenant un plan social digne de ce nom”, a souligné Ronald Colas, caissier au magasin des Champs-Elysées depuis 2007.
Interrogé par l’AFP, la direction de l’enseigne culturelle a dit “regretter” cette conclusion. “Le vrai problème est que nous n’avons pas de repreneur et que 1.000 salariés vont être licenciés. Nous sommes déçus que la profession n’ait pas pu faire plus d’offres de reprise”, a-t-elle souligné.
Un t-shirt Virgin (Photo : Thomas Samson) |
Durant l’audience, qui a duré près de deux heures, environ 150 salariés de Virgin vêtus de gilets rouges, venus de toute la France, étaient réunis dans le calme devant le tribunal de commerce, encadrés de gendarmes mobiles.
Ils avaient déployé une banderole blanche sur laquelle était écrit en rouge: “Virgin vivra, Lagardère paiera!”.
“Notre sentiment aujourd’hui est le dégoût. Nous allons mener des actions pour nous faire entendre et allons aussi interpeller la ministre de la Culture pour lui demander la mise en place d’une cellule de reclassement culturel”, a indiqué à l’AFP Loïc Delacourt (CGE-CGC).
Avis défavorable
Un peu plus tôt dans la matinée, quelque 150 salariés s’étaient réunis devant le magasin emblématique de la capitale, sur les Champs-Elysées, avant de se rendre dans des locaux d’un de leurs actionnaires, Lagardère.
Les syndicats avaient rendu un avis défavorable sur les projets des deux repreneurs potentiels, les jugeant insuffisants ou trop imprécis.
Ils déploraient que les offres encore en lice ne portent que sur une soixantaine de postes fermes.
Le groupe Cultura proposait de reprendre le magasin d’Avignon (17 postes). Vivarte était intéressé par neuf sites et proposait “40 offres fermes” de transferts de contrats pour des caissiers et des propositions de reclassements pour 90 autres.
Le principal candidat à la reprise, la société d’arts créatifs Rougier et Plé, qui était seule à garantir la survie de la marque via la reprise de la licence et 11 des 26 magasins, s’était retirée de la course à la mi-mai.