à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
[11/06/2013 00:43:06] PARIS (AFP) La société d’investissement française Wendel a annoncé lundi son intention de céder les 5,4% qu’elle détenait encore dans le groupe d’équipement électrique Legrand, tournant la page de sa prise de contrôle en 2002 avec le fonds américain KKR.
“Cette opération s’inscrit dans la stratégie de Wendel reposant sur une gestion active de ses participations, sur la volonté de renouveler son portefeuille et de matérialiser le succès de son investissement dans Legrand après 11 ans à son capital”, écrit Wendel dans un communiqué.
“A l’issue de l’opération, Wendel aura cédé la totalité de sa participation dans Legrand”, confirme la société de la famille de Wendel, qui a chargé la banque d’affaires américaine Goldman Sachs de défaire sa participation.
Au cours de clôture lundi (37,12 euros), la participation de 14,4 millions d’actions de Wendel vaut 534,5 millions d’euros, pour une valorisation boursière totale de Legrand de 9,8 milliards d’euros.
A la suite de l’échec de la fusion Schneider-Legrand, retoquée par la Commission européenne en 2001, un processus de “défusion” avait été enclenché et Schneider contraint de céder la participation de 98,1% déjà constituée via une offre publique d’échange (OPE).
Wendel et KKR avaient alors constitué avec des banques et les familles des fondateurs de Legrand un consortium, rachetant en décembre 2002 le spécialiste de l’appareillage (prises, interrupteurs…) pour 3,7 milliards d’euros à l’époque, soit près de trois fois moins que ce que vaut l’entreprise actuellement.
A la suite de cette opération, Wendel et KKR détenaient chacun environ 37,5% du capital de Legrand, retiré de la cote à la Bourse de Paris.
çaise Wendel (Photo : Eric Piermont) |
En 2006, Legrand est réintroduit en Bourse (à 19,75 euros l’action) avec une augmentation de capital à la clé, et les deux actionnaires principaux réduisent leur participation à 30% chacun.
A la faveur de la remontée du cours de Legrand, qui repassent au-dessus du prix d’introduction courant 2010, le désengagement devient financièrement intéressant pour Wendel et KKR. Entre fin 2009 et fin 2011, les deux groupes font descendre leurs participations sous les 6% chacun.
Progressé de plus d’un tiers
Malgré le renouvellement du pacte d’actionnaires pour cinq ans fin 2011, KKR était sorti du capital avant terme, cédant sa participation résiduelle de 4,8% en mars 2012.
Le choix de Wendel de patienter pour vendre sa participation s’est avéré judicieux: entre mars 2012 et juin 2013, l’action Legrand a en effet progressé de plus d’un tiers, atteignant mi-mai un record de 38,69 euros, grâce aux bonnes performances du fabricant de matériel électrique.
Avec la sortie de Wendel, Legrand va se retrouver avec un capital flottant en Bourse de 96%, les 4% restants étant détenus par la direction et les salariés.
Le cours élevé du groupe français, numéro un mondial des prises, interrupteurs et cheminement de câbles, le protège davantage d’une offre de rachat qu’en 2008, lorsque la faiblesse du prix de l’action avait relancé les spéculations au sujet d’un possible rachat par un concurrent.
La vente de la participation “se fera dans le cadre de la construction accélérée d’un livre d’ordres réservé aux investisseurs institutionnels”, a précisé Wendel lundi.