éenne (Photo : Daniel Mihailescu) |
[12/06/2013 09:28:55] PARIS (AFP) Entre 2009 et 2011, 4,2% des sociétés françaises ont délocalisé au moins une activité, mais elles se sont tournées d’abord vers l’Union européenne et non vers les pays émergents, contrairement aux idées reçues, selon un rapport officiel de l’Insee publié mercredi.
L’industrie manufacturière et les services de l’information et de la communication ont été les secteurs les plus touchés par ce mouvement, note l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Les entreprises qui délocalisent privilégient d’abord les quinze pays originels de l’Union européenne (destination de 38% des entreprises ayant délocalisé). Viennent ensuite l’Afrique (24%), les nouveaux États membres de l’Union (22%), puis la Chine (18%) et l’Inde (18%), selon l’enquête “Chaînes d’activité mondiales” de l’Insee.
Cette enquête “permet d’estimer à environ 20.000 le nombre de suppressions directes de postes en France dues à des délocalisations opérées entre 2009 et 2011 par les sociétés marchandes non financières de 50 salariés ou plus, soit environ 6.600 suppressions par an au cours de ces trois années”, souligne l’Insee.
Dans l’industrie manufacturière, ces délocalisations représentent 11.500 postes supprimés sur la période, soit 0,6% de l’emploi salarié du secteur, relève l’Insee, qui souligne cependant que ces chiffres n’incluent pas les éventuelles suppressions induites chez les sous-traitants.
Les sociétés qui délocalisent sont le plus souvent exportatrices ou déjà présentes à l’étranger par le biais de filiales.
Presque toutes appartiennent à un groupe (94%) et délocalisent en majorité au sein de ce dernier alors que la propension à délocaliser augmente avec la taille de la société.
8,8% des sociétés du secteur manufacturier ont délocalisé, la fabrication d’équipements électriques (25%) et celle de produits informatiques, électroniques et optiques (22%) étant particulièrement visés.
Dans les services de l’information et de la communication, 8,8% également des sociétés ont délocalisé, surtout dans les services liés aux activités informatiques (11%).
Les délocalisations dans les pays émergents comme l’Inde et la Chine sont souvent motivées à la fois par l’accès à des coûts bas, salariaux ou non, et à des marchés prometteurs.
Dans le cas des nouveaux États membres de l’UE, les coûts salariaux peuvent également être attractifs.
Pour les délocalisations vers l’Europe des quinze, les sociétés ont d’abord recherché la réduction des coûts de production autres que les salaires.
A l’opposé, les délocalisations vers l’Afrique sont majoritairement motivées par la recherche de salaires bas pour des activités intensives en main-d’oeuvre.
En ce qui concerne les activités support, l’UE est de très loin la destination privilégiée des délocalisations (65%), en raison de la qualité de l’environnement contractuel.
L’enquête de l’Insee souligne par ailleurs que 3,1% des sociétés ont envisagé des délocalisations sans les effectuer.
Ces renoncements ont été motivés pour plus de la moitié des sociétés concernées par une incertitude sur la qualité des biens et services produits une fois les délocalisations effectuées, de même que par le besoin d’une proximité avec les clients.
Les barrières juridiques ou administratives et l’inquiétude des employés et des syndicats viennent juste après.
L’Insee pointe par ailleurs que 7,3% des sociétés ont externalisé une partie de leurs activités dans une autre société implantée en France.