Le groupe de défense BAE se choisit une figure du patronat comme président

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à Londres (Photo : Leon Neal)

[12/06/2013 11:16:51] LONDRES (AFP) Fragilisé par l’échec de son mariage avec EADS l’an dernier et par la baisse des budgets de défense, BAE Systems a choisi une grande figure du patronat britannique, Roger Carr, pour succéder au président Dick Olver, très critiqué par certains actionnaires.

“BAE Systems est ravi d’annoncer que Sir Roger Carr rejoindra le conseil d’administration le 1er octobre 2013 en tant qu’administrateur indépendant et président désigné et succédera à Dick Olver en tant que président au premier trimestre 2014, après une période de transition”, a indiqué mercredi le numéro un européen de la défense dans un communiqué.

Grande figure du patronat britannique, Roger Carr, âgé de 66 ans, est actuellement président du groupe d’énergie Centrica et était il y a peu à la tête de la CBI, la principale organisation patronale du pays.

Il avait également présidé le confiseur britannique Cadbury jusqu’à son rachat en 2010 par le géant américain Kraft Foods.

Choisi par BAE, avec l’approbation tacite de Downing Street qui dispose d’une “golden share” au sein du capital de cette entreprise stratégique, Roger Carr est “un candidat remarquable ayant une expérience de deux décennies au plus haut niveau de l’industrie britannique”, a déclaré Nick Rose, administrateur indépendant de BAE.

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Angleterre, le 1er octobre 2009 (Photo : Andrew Yates)

“Ses compétences, sa réputation et ses relations avec les investisseurs et les ministres seront d’une valeur considérable pour le groupe dans le pays et à l’étranger”, a-t-il ajouté.

Se disant “privilégié”, Roger Carr a jugé que BAE avait “une importance stratégique non seulement pour le Royaume-Uni mais aussi sur le plan international car il joue un rôle clef dans la défense aux États-Unis et dans d’autres parties du monde”.

Mariage raté

Le groupe est “bien positionné pour faire face aux incertitudes entourant les budgets de la défense dans un secteur en rapide évolution et a de grands opportunités dans de nouvelles zones géographiques et de nouvelles technologies”, a poursuivi celui qui va se transformer en “VRP” des avions de chasse Eurofighter Typhoon, des chars ou autres porte-avions aux côtés du directeur général Ian King.

Fragilisé par l’échec l’automne dernier de son mariage avec la maison mère d’Airbus, qui lui aurait permis de disposer du relais de croissance de l’aviation civile, BAE fait face à la baisse des budgets défense sur ses deux principaux marchés, États-Unis et Grande-Bretagne, et mise plus que jamais sur les exportations dans les pays émergents.

L’an dernier, le groupe a vu son bénéfice net baisser de 14% à 1,07 milliard de livres (1,25 milliard d’euros).

Dirigeant “expérimenté”, Roger Carr “va être perçu comme les bonnes mains” entre lesquelles mettre le groupe afin de le “maintenir sur un chemin stable” et il “n’est associé à aucun des problèmes passés de BAE”, a commenté auprès de l’AFP Guy Anderson, analyste de IHS Jane’s Defence Industry.

A la Bourse de Londres, le marché réagissait peu alors que M. Carr était le nom le plus cité dans la presse pour succéder à M. Olver. Vers 10H30 GMT, BAE reculait légèrement de 0,10% à 392,2 pence dans un marché en hausse de 0,14%.

Près de dix ans après sa nomination comme président de BAE en juillet 2004, Dick Olver passe la main après avoir été très critiqué par certains actionnaires qui réclamaient du sang neuf après l’échec du projet de fusion avec EADS.

En octobre, des actionnaires représentant 18% du capital, dont Invesco Perpetual, avaient écrit à la direction pour demander son départ.