Le développement régional, l’investissement et la gouvernance, la réforme fiscale et le partenariat entre les secteurs public et privé sont les quatre thèmes débattus dans le cadre du Programme d’appui à la réforme inclusive et au dialogue démocratique (INSPIRED) visant à garantir la justice sociale en Tunisie.
Lancé le 11 novembre 2012 et devant se poursuivre jusqu’à la fin de l’année en cours, le Programme INSPIRED, financé par l’Union européenne et piloté en Tunisie par le Centre des études méditerranéennes et internationales vise, selon Chedly Bourounia, son coordinateur adjoint, à rapprocher les points de vue entre le gouvernement, les syndicats, les organisations, les partis politiques et les représentants de la société civile autour des quatre thèmes évoqués qui constituent, selon les participants au programme, les piliers de la justice sociale.
“Il s’agit d’aboutir finalement à un pacte sur les fondements de la justice sociale en Tunisie et ce, après la réalisation d’un rapport détaillé à la fin de cette année sur les principaux points autour desquels il y a eu un consensus entre le gouvernement, les syndicats, les partis politiques et les représentants de la société civile”, a-t-il annoncé lors d’une journée de dialogue organisée mercredi à Tunis.
M. Bourounia a signalé que la réalisation de la justice sociale en Tunisie constitue l’espoir de la jeunesse, de la classe politique et de tous ceux qui ont déclenché la révolution tunisienne.
Lors de cette journée de dialogue, les représentants d’associations, des ministères et des partis politiques ont mis l’accent sur le rôle de la fiscalité en tant qu’instrument au service du développement économique et social.
Dans son intervention sur la réforme fiscale, Asma Khouja, professeure universitaire, a souligné la nécessité de repenser le système fiscal en Tunisie pour augmenter les moyens de manoeuvre de l’Etat et répondre aux besoins sociaux.
Elle a relevé que le système fiscal doit être équitable, efficace et transparent.
“Il doit aussi inciter à l’investissement et à la création d’emplois et contribuer au développement régional”, a-t-elle soutenu mettant l’accent sur la nécessité de réformer l’administration fiscale et de rétablir la confiance entre l’administration et le citoyen.
Les intervenants ont, en outre, évoqué le déficit de la culture fiscale et l’importance de sensibiliser les citoyens à la nécessité de payer leurs impôts, le manque de moyens et les mauvaises conditions de travail des ressources humaines relevant de l’administration fiscale, le manque d’informations, la restructuration de la direction générale des impôts et la réhabilitation de la magistrature afin qu’elle puisse trancher librement et convenablement dans les litiges d’ordre fiscal sans avoir à recourir à l’administration fiscale qui est elle-même partie du conflit dans certains cas.
Les participants à la journée d’étude débattront également de l’investissement et la gouvernance, le développement régional et le partenariat entre le secteur public et privé.
Des journées d’étude sont prévues au cours des prochains mois dans le cadre du programme INSPIRED pour débattre de chaque thème avec la participation d’experts et des représentants de toutes les parties concernées.
WMC/TAP