Les magasins Virgin baissent définitivement le rideau “pour des raisons de sécurité”

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és de Virgin Megastore derrière une barrière à Nice le 9 janvier 2013 (Photo : Valery Hache)

[12/06/2013 16:22:38] PARIS (AFP) Les 26 magasins de Virgin Megastore, en redressement judiciaire, ont définitivement baissé le rideau mercredi “pour des raisons de sécurité”, a annoncé la direction à l’AFP, alors que quatre d’entre eux étaient occupés par des salariés.

“Nous fermons les magasins aujourd’hui (mercredi) pour des raisons de sécurité” concernant “aussi bien les clients que les salariés”, a déclaré une porte-parole de l’enseigne de distribution culturelle.

La fermeture était prévue vendredi soir mais “a été anticipée de deux jours en raison des occupations”, a-t-elle ajouté.

Le tribunal de commerce de Paris doit examiner lundi la liquidation judiciaire de la chaîne de 960 salariés, qui semble inévitable après le rejet de deux offres de reprise.

Depuis mardi soir, les magasins des Champs-Elysées et de Barbès à Paris, mais également de Strasbourg et Rouen, sont occupés par des salariés qui demandent de meilleures conditions de départ.

Le plan social prévoit un budget de huit millions d’euros. Eux réclament 15 millions.

“Nous sommes là pour avoir un avenir, obtenir ce qu’on demande depuis des mois, un plan social digne. Nous sommes déterminés, nous pouvons rester là 15 jours, trois semaines, un mois…”, avait indiqué mercredi matin à l’AFP Frédéric Lebissonnais, un salarié du magasin des Champs-Elysées, où ont été installés des duvets et une sono.

La direction affirme que “rien ne sera fait pour déloger les occupants”: “les entrées clients sont fermées, mais les sorties salariés habituelles restent ouvertes, ils peuvent entrer et circuler”, a-t-elle expliqué.

“Preuve de mépris”

Dans les autres magasins, les employés paraissaient sonnés: “Une collègue m’a appelé alors que j’étais en pause déjeuner, il était 14H50. On venait de l’annoncer en +conf call+ à tous les directeurs. On a eu dix minutes pour fermer le magasin, c’est incroyable!” a ainsi témoigné Guillaume Colié, un salarié de l’enseigne du centre-ville de Marseille.

Devant le magasin fermé, certains étaient en larmes, a constaté un photographe de l’AFP.

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à Paris (Photo : Thomas Samson)

“Encore une preuve de mépris, une aberration sociale, une gestion humaine catastrophique!” a ajouté M. Colié.

“Ils essaient de nous tuer médiatiquement, de tuer la solidarité entre salariés”.

A Rennes, le magasin a aussi baissé le rideau, selon des salariés sur place.

L’un d’eux, Romain, a expliqué que les employés du magasin avaient reçu un message de la direction leur disant: “Vous cessez de travailler immédiatement et vous quittez les lieux.” “On a eu aucune explication”, a-t-il dit.

Le magasin de Strasbourg, occupé, a fermé aux alentours de 15h00, a indiqué à l’AFP Elsa Becker, salariée gréviste.

Une dizaine d’employés sont restés à l’intérieur après la fermeture, et certains ont exprimé leur volonté de poursuivre l’occupation des locaux dans la nuit de mercredi à jeudi.

“Le tribunal statue lundi et, à partir de là, l’interlocuteur des organisations syndicales, c’est le mandataire judiciaire, ce n’est plus la direction de Virgin”, a expliqué la porte-parole de l’enseigne.

Le 14 janvier, Virgin avait été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.

Très endettée, la chaîne a souffert de l’effondrement des marchés “physiques” du disque, du DVD et du livre, ainsi que de la concurrence des grands acteurs américains du web, comme Amazon ou Apple.

Le tribunal de commerce avait mis un terme lundi à tout espoir de reprise, en rejetant deux offres, l’une émanant du spécialiste des loisirs créatifs Cultura et l’autre de Vivarte, groupe multi-enseignes de prêt-à-porter (marques André ou La Halle).

Des salariés du magasin de Marseille sont engagés dans un projet de Scop. Mais pour l’heure, seul le président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) a marqué son intérêt pour ce projet, a précisé mercredi M. Colié, l’un des salariés engagés dans la Scop.