ésilien de Lisbonne, le 28 juin 2012 (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
[13/06/2013 10:14:18] BRUXELLES (AFP) Les migrations en provenance des pays les plus touchés par la crise économique en Europe ont fortement augmenté depuis 2009, selon un rapport de l’OCDE rendu public jeudi.
L’émigration de ressortissants des pays les plus durement touchés par la crise, en particulier des pays d’Europe du Sud, s’est accélérée, avec une “progression de 45% entre 2009 et 2011”, écrit l’Organisation pour la coopération et le développement économique dans son dernier rapport sur les flux migratoires.
Depuis 2007, le nombre de Grecs et d’Espagnols qui émigrent vers d’autres pays de l’UE a doublé, pour atteindre respectivement 39.000 et 72.000, selon l’OCDE, qui regroupe 34 pays développés.
En Allemagne, le flux d’immigrés grecs s’est accru de 73% entre 2011 et 2012, tandis que le flux d’immigrés espagnols et portugais a augmenté de près de 50% et que celui des immigrés italiens a progressé de 35%.
Globalement, l’immigration en provenance d’Inde et de Chine vers les pays de l’OCDE reste importante, mais la Pologne et la Roumanie se sont hissées parmi les trois premiers pays d’origine, derrière la Chine, sous l’effet d’une mobilité accrue au sein de l’UE.
Mais la situation des immigrés sur le marché du travail s’est détériorée ces dernières années. En moyenne, leur taux de chômage a augmenté de 5 points entre 2008 et 2012 (de 8,1% à 12,9%), contre trois points pour les “travailleurs autochtones” (5,4% à 8,7%).
Le phénomène touche particulièrement les immigrés d’Afrique du Nord, où le taux a atteint en Europe un niveau record de 27% en 2012. De même, l’an dernier, près d’un migrant au chômage sur deux était à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an.
Le rapport aborde aussi la question de l’impact budgétaire de l’immigration, qu’il juge assez faible. “La question de savoir si les immigrés sont des contributeurs nets aux finances publiques ou s’ils en sont des bénéficiaires nets est au coeur des débats”, note l’OCDE. “Selon nos estimations, leur impact est généralement limité, n’excédant pas 0,5% du PIB, qu’il soit positif ou négatif”.
Selon l’OCDE, une augmentation du taux d’emploi des immigrés au niveau de celui des autochtones aurait des retombées économiques positives importantes, surtout dans des pays comme la Belgique, la France et la Suède, dont les populations immigrées sont relativement importantes et établies de longue date.
Pour y parvenir, l’OCDE considère qu’il est essentiel de lutter contre la discrimination.