Depuis mercredi 12 juin 2013, la Tunisie accueille le premier bureau de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) dans la région des pays de la rive Sud et EST de la Méditerranée (SEMED).
Créée le 31 mai 1990, la BERD, qui regroupe 64 actionnaires entre Etats, l’Union européenne (UE) et la Banque européenne d’investissement (BEI), a étendu ses interventions, en 2011, aux pays de la région SEMED après ceux d’Europe centrale et orientale (PECO) et de l’ex-union soviétique.
Mme Marie-Alexandra Veilleux, chargée de veiller aux destinées du bureau tunisien de la BERD a accordé une interview à l’agence TAP. En voici quelques extraits.
L’agence TAP s’est entretenu, lundi, avec Mme Marie-Alexandra Veilleux, représentante du bureau Tunisie de la BERD.
A la question de savoir pourquoi la Banque a choisi la Tunisie pour son bureau, Mme Veilleux a répondu que la BERD a commencé à préparer son intervention dans les quatre pays de la Région SEMED (Tunisie, Maroc, Jordanie et Egypte), en même temps, mais que la Tunisie a été le premier pays à devenir actionnaire (décembre 2011), puis pays d’opération potentiel et à signer, en décembre 2012, l’accord de siège permettant à la BERD d’opérer de manière permanente dans le pays.
Depuis, la BERD a signé deux contrats de financement pour un montant total de 25 millions d’euros dédiés à la Tunisie. Les secteurs ciblés sont l’agroalimentaire et le capital investissement, a-t-elle dit.
Elle affirme également que la Tunisie, en tant que pays actionnaire de la BERD, a un droit de veto sur les projets que la banque financera dans le pays et un droit de regard sur les décisions stratégiques de cette institution, comme l’augmentation du capital ou l’entrée de nouveaux actionnaires dans le capital de la banque. Sachant aussi que la Tunisie est représentée au sein du conseil des gouverneurs (la plus haute instance de la BERD), qui représente les actionnaires, par le ministre tunisien de l’Investissement et de la Coopération internationale.
Concernant la focalisation de la Banque les infrastructures, Mme Veilleux a souligné qu’«en tant que banque du secteur privé et des PME, la BERD n’a pas pour mission de financer des projets d’infrastructure, mais nous pouvons apporter des financements à une entreprise ou à une autorité locale qui veut, à titre d’exemples, construire une station d’épuration ou acquérir des bus par exemple dans le pays d’opération comme la Tunisie».
Elle rappellera également que «le premier investissement de la BERD en Tunisie est un engagement de 20 millions d’euros dans le capital-investissement. Nous avons financé deux fonds d’investissement qui couvrent la Tunisie. L’un d’eux est le fonds “Maghreb Private Equity Fund (MPEF III)“ qui est géré par l’AfricInvest-TunInvest. Ce fonds accordera une enveloppe de 20 millions d’euros à des PME tunisiennes et marocaines… L’objectif principal est de proposer aux PME un financement en capitaux propres ou quasi fonds propres…»