à Paris devant la Fédération française du bâtiment (Photo : Yoan Valat) |
[14/06/2013 17:25:20] PARIS (AFP) François Hollande a plaidé vendredi devant la Fédération française du bâtiment pour la réforme gouvernementale du statut de l’auto-entrepreneur et s’est efforcé d’apaiser les inquiétudes du secteur.
Le chef de l’État est intervenu vendredi après-midi au Palais des sports à Paris, en présence de la ministre du Logement, Cécile Duflot, lors de la manifestation “24 heures du bâtiment”.
M. Hollande a d’emblée fixé les enjeux: “Je sais ce que représente le bâtiment dans notre pays (…) 1,2 million de salariés et 300.000 chefs d’entreprises, ou encore plus de 80.000 apprentis formés chaque année”.
“Malgré cette force que montrent ces chiffres, le bâtiment n’échappe pas à la crise”, a toutefois admis M. Holllande, avec “100.000 emplois perdus depuis 2008”.
Selon lui, “la conjoncture n’explique pas tout. Des décisions brutales font aussi sentir leurs effets”. Il a cité notamment l’arrêt en 2011, du dispositif Scellier ; la “réduction drastique du champ du prêt à taux zéro” ou encore “la réforme des plus-values immobilières qui a gelé le marché pour les terrains constructibles comme pour les cessions de logement”.
Dans ce contexte dégradé, il a rappelé les différentes mesures prises par le gouvernement comme le crédit d’impôt compétitivité, qui permet de baisser le coût du travail, ou le plan logement présenté le 21 mars. Il a aussi réaffirmé sa volonté d’enclencher un “choc de simplification” administrative.
Devant une fédération qui n’a jamais caché ses critiques à l’égard du statut de l’auto-entrepreneur, il a livré un plaidoyer en faveur de la réforme présentée mercredi.
“Je vois ou j’entends un certain nombre de réclamations, nous sommes un pays de liberté. Par principe, je n’aime pas les interdictions quand il s’agit d’entreprendre”, a-t-il expliqué.
“Mais il faut que les conditions soient égales entre les différentes d’entreprises. Oui à la concurrence, mais dès lors qu’elle n’est pas faussée”, a-t-il cependant ajouté.
“Désormais, la vérification des qualifications et des assurances sera réalisée a priori, comme pour les artisans ; et les auto-entrepreneurs qui développent un projet de création d’entreprise seront amenés à basculer vers un régime de droit commun, dès que leur chiffre d’affaires excèdera 19.000 euros pendant deux ans”, a-t-il rappelé.
Il a annoncé une baisse du taux de TVA à 10 % (contre 19,6% actuellement) pour les investissements institutionnels dans les logements intermédiaires. “Le logement intermédiaire n’est pas le plus rentable alors que c’est celui qui correspond à une vraie demande du marché”, a-t-il expliqué.
Cette mesure pourrait se traduire par la construction de 30.000 à 40.000 logements supplémentaires par an, a estimé Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), après le discours de M. Hollande.
Les logements intermédiaires sont destinés à couvrir le segment de marché entre les HLM et le parc privé, qualifié aujourd’hui de “chaînon manquant” de l’offre locative, pour répondre aux besoins des ménages.
Il a enfin annoncé une accélération du calendrier de la mise en place de la prime de 1.350 euros aux ménages qui entreprennent des travaux d’isolation. Cette prime, “cumulable avec les aides existantes, notamment le crédit d’impôt développement durable ou le prêt à taux zéro écologique”, sera mise en place “d’ici le 1er septembre”, a-t-il promis.