Le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), Nouri Lajmi, a indiqué que le dossier de la Radio tunisienne et la question de l’attribution des autorisations d’émettre figurent en tête des priorités de l’instance.
S’exprimant, vendredi 14 juin, à l’occasion de la première conférence de presse de la HAICA, Nouri Lajmi a indiqué qu’un cahier des charges fixant les conditions d’octroi des autorisations pour la création de nouvelles chaînes de télévision et de stations radio sera mis en place dans les prochains jours. «La HAICA veillera à garantir la liberté et la diversité du paysage médiatique et audiovisuel. Elle oeuvrera à favoriser l’avènement d’un paysage équilibré, à même de contribuer à la réussite de la phase transitoire en Tunisie», a-t-il soutenu.
Pour sa part, Hichem Senoussi, membre de la HAICA, a indiqué que le nouveau cahier des charges est de nature à limiter les dépassements professionnels de certaines chaînes télévisées et de stations radiophoniques. «L’Instance soutient la liberté d’expression. Mais, il est hors de question que le désordre dans le paysage médiatique actuel persiste», a-t-il dit.
En réponse au personnel de la Radio tunisienne, présent à la conférence de presse, et qui s’est plaint des pratiques du Président-directeur général de l’établissement et demandé son départ, les membres de la HAICA ont affirmé leur disposition à écouter toutes les parties et ce une fois rassemblées toutes les données et passés au crible les dossiers de la Radio tunisienne, ont- ils précisé.
De par la loi, la HAICA ne peut intervenir dans ce dossier tant qu’elle ne constate pas des manquements au niveau du contenu de la matière médiatique diffusée ou de la ligne éditoriale, ont-ils ajouté. Une des attributions consultatives de la HAICA consiste à émettre des avis de conformité en ce qui concerne la nomination des PDG à la tête des établissements audiovisuels publics, en vertu du décret-loi n°116.
Dans son intervention, Mohsen Riahi, membre de la HAICA, a critiqué les articles 122 et 124 du projet de Constitution qui, a-t-il dit, restreignent la liberté d’expression et de presse. Pour sa part, Rachida Enneifer, elle aussi membre de la HAICA, a évoqué la décision prise par la présidence du Gouvernement qui autorise l’Etablissement de la Télévision Tunisienne à appliquer le système de compensation par la publicité (Bartering) pour la grille de Ramadan 2013, ainsi que la nouvelle tarification des fréquences pour la diffusion radiophonique en bande FM. «Ces nouvelles dispositions relèvent exclusivement des attributions de la HAICA», a-t-elle relevé. «Avec la mise en place de la HAICA, les médias ne doivent plus relever du pouvoir exécutif, ils sont désormais entre les mains de professionnels», a-t-elle ajouté.
De son côté, Riadh Ferjani, membre de la HAICA, a passé en revue les grandes lignes du programme d’action de la HAICA qu’il a réparties en huit principaux axes dont, notamment, l’attribution des autorisations d’émettre, le respect de la déontologie de la profession et la surveillance quotidienne de la matière diffusée.
La HAICA avait vu le jour, officiellement, le 3 mai 2013. Elle se compose de Nouri Lajmi, Raja Chaouachi, Rachida Enneifer, Mohsen Riahi, Riadh Ferjani, Habib Belaid, Hichem Senoussi et Radhia Saidi.
WMC / TAP
