A Francfort, les candidats à la Bourse se bousculent au portillon

photo_1371307080386-1-1.jpg
Un panneau de la bourse de Francfort (Photo : Arne Dedert)

[15/06/2013 14:36:55] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) En deux semaines, quatre groupes dont un fabricant de chariots élévateurs et l’éditeur de Dan Brown ont fait part de leur intention d’entrer à la Bourse de Francfort cette année, illustrant l’appétit retrouvé pour les introductions boursières en Allemagne.

Sur l’année, entre 11 et 14 entreprises pourraient franchir le pas, pronostique Christoph Gruss, spécialiste des introductions en Bourse (IPO) au sein du cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC).

Fondamentalement, “le climat est très bon” et propice aux introductions en Bourse, souligne-t-il. L’indice vedette Dax, qui a enregistré un record historique début mai, soutient la bonne disposition du marché, que rassure également la faible volatilité des cours.

Le fabricant allemand de chariots élévateurs Kion, propriétaire de Fenwick en France, a ouvert le bal début juin. Afin de soutenir sa croissance dans les années à venir, le groupe prévoit une IPO entre fin juin et mi-juillet. A moyen terme, il espère être coté sur l’indice MDax des valeurs moyennes.

Kion envisagerait de lever environ un milliard d’euros, ce qui valoriserait l’entreprise, numéro deux mondial, à environ 3 milliards d’euros en valeur de marché, selon une source financière interrogée par l’AFP.

Deux jours plus tard, son compatriote Springer Science+Business Media, deuxième éditeur mondial de magazines scientifiques, a dit vouloir entrer sur le parquet francfortois avant la pause estivale, via une émission de nouvelles actions à hauteur d’environ 760 millions d’euros.

Le groupe immobilier allemand Deutsche Annington, qui compte lever cette année 400 millions d’euros en cédant environ 25% de son capital, et la maison d’édition allemande Bastei Lübbe, éditrice de Dan Brown et Ken Follett, qui prévoit d’entrer sur le marché francfortois au mois d’octobre, sont venus cette semaine grossir les rangs des prétendants à une IPO.

Depuis le début de l’année, plusieurs entrées en Bourse ont ouvert la voie. Celle de LEG Immobilien, un groupe immobilier allemand qui a fait ses débuts en février en levant plus de 1,3 milliard d’euros, soit la plus importante opération de ce genre en Allemagne depuis Telefonica Deutschland Holding (O2) en 2012.

Celle aussi, plus modeste, d’Evonik, grand nom de la chimie allemande. Après s’être cassé les dents à plusieurs reprises sur un marché des IPO déprimé, il est parvenu à lever 345 millions d’euros fin avril sur les Bourses de Luxembourg et Francfort.

“Après l’introduction réussie d’Evonik, d’autres tentent leur chance”, analyse le stratégiste actions Heino Ruland, de Ruland Research, pour qui “il y a toujours une première entreprise qui montre où en est le marché”.

Au total, “le nombre d’entrées en Bourse devrait rester semblable à celui de 2012 mais en terme de volumes émis, 2013 sera très réussie”, prédit M. Gruss de PwC.

“Le marché doit encore montrer qu’il est prêt à des levées de fonds comme celles à venir”, tempère M. Ruland selon qui, des quatre nouveaux candidats, “Kion est certainement le meilleur”.

Ce groupe sera d’après lui l’un des plus suivis, avec Springer et Osram. Le spécialiste de l’éclairage doit entrer en Bourse le 8 juillet via une séparation (spin-off) de sa maison mère Siemens, ce qui valorisera à 2,6 milliards d’euros les 80,5% mis sur le marché.

Dernièrement, le Dax est redescendu de ses sommets, faisant même une brève incursion sous les 8.000 points. Mais cela n’inquiète pas outre mesure les spécialistes. “Nous allons observer un Dax relativement stable dans les mois qui viennent”, assure ainsi Christoph Gruss.