Les chaises de jardin de Fermob prennent leurs quartiers à Paris

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à Saint-Didier-sur-Chalaronne (Photo : Jeff Pachoud)

[16/06/2013 14:25:53] SAINT-DIDIER-SUR-CHALARONNE (France / Ain) (AFP) Après Bryant Park et Times Square à New York, les chaises métalliques “made in France” de Fermob s’installent en version rouge coquelicot à Paris, sur la place de la République réaménagée, dès son inauguration dimanche.

A Saint-Didier-sur-Chalaronne (Ain), où Fermob concentre toute sa production, son PDG, Bernard Reybier, se félicite d’avoir vaincu “la frilosité des élus français”.

“Ce qui les retenait, c’était le vol, car les chaises sont mobiles, donc on leur a fourni des gigantesques chariots avec cadenas pour le soir”, raconte-t-il.

La centaine de chaises installées place de la République sont du même modèle que celles qui peuplent le jardin du Luxembourg depuis près de cent ans.

Le PDG de Fermob se réjouit des “conséquences sociologiques et urbanistiques” de la présence de ses chaises dans l’espace public. “Bryant Park à New York était un endroit dangereux, dévasté quand nous y avons installé nos chaises en 1992, et aujourd’hui c’est la pelouse la plus fréquentée de la ville”, résume-t-il.

A l’étranger, où la société vend la moitié de ses 500.000 pièces de mobilier de jardin, les chaises Fermob incarnent “l’art de vivre à la française” selon Bernard Reybier. A tel point que la chaise Luxembourg sera bientôt vendue en miniature dans des boutiques souvenirs de la Mairie de Paris.

“Mais je n’aime pas l’expression +Made in France+, car je suis très content que l’Allemagne, les Etats-Unis ou l’Italie achètent mes produits, on ne peut pas ouvrir la porte dans un sens et la fermer dans l’autre”, tempère ce patron au caractère affirmé.

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usine de Saint-Didier-sur-Chalaronne (Photo : Jeff Pachoud)

Fermob achète ainsi son acier en France, mais aussi en Italie ou en Espagne. “Ce que je revendique c’est la capacité de créer en France et de produire en France”, précise Bernard Reybier.

“La couleur au jardin”

Depuis qu’il a pris la tête de Fermob en 1989, les effectifs de l’entreprise ont quasiment été multiplié par 20, de 11 à 193 salariés, et le chiffre d’affaires double tous les 4-5 ans, pour atteindre 37 millions d’euros en 2012.

Un succès dû à “l’innovation permanente” de l’entreprise, selon Bernard Reybier. Même son best-seller, la chaise bistrot, aussi vieille que la Tour Eiffel (125 ans), ne cesse d’être modernisée.

La marque française, aussi connue pour les marques que ses chaises laissaient sur les cuisses des dames, a lancé sa grande innovation en 1996, en inventant “la couleur au jardin”, devenue sa signature.

Exit les traditionnels blanc et vert wagon, aujourd’hui les tables, chaises et bancs se déclinent en 24 coloris, de l’anis flashy au gris froid en passant par le taupe.

Fermob se veut accessible, en prix (50 à 250 euros la chaise, mais 2.000 euros pour le banc Charivari…) et dans le design: “pas besoin d’avoir une grande culture pour apprécier le mélange des couleurs sans trop de risques”, estime Bernard Reybier.

Les revendeurs ne sont pourtant pas toujours faciles à convaincre, et le PDG avoue qu’il a fallu leur forcer un peu la main pour le fuchsia ou l’aubergine.

Dans cette success story à la française, Bernard Reybier concède un petit coup de mou cette année, alors que le printemps maussade en France et en Allemagne, le deuxième marché de Fermob, a freiné les envies de jardin des clients.

En ce jeudi de juin, dans l’usine Fermob du paisible bourg de Saint-Didier-sur-Chalaronne, des écoliers découvrent avec curiosité les chaînes d’assemblage de l’usine la plus connue des environs.

Devant les pistolets à peinture dernier cri et les robots d’assemblage, ils peinent à se représenter le petit atelier de maréchal-ferrant à l’origine de la société.