La banque Reyl réfute le document produit par Europe 1

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à Genève le 15 juin 2013 (Photo : Fabrice Coffrini)

[16/06/2013 20:13:51] GENEVE (AFP) Le document cité par la radio française Europe 1 dans le cadre de l’enquête en France sur la banque suisse Reyl est un faux, a annoncé dimanche à l’AFP l’établissement genevois, disposé à fournir des preuves aux autorités judiciaires.

“A la suite de l’évocation par Europe 1 sur son antenne le vendredi 14 juin et de sa publication sur son site internet d’un document qui émanerait de notre Groupe et étayerait les affirmations de M. Pierre Condamin-Gerbier nous concernant, nous avons procédé à une vérification approfondie de nos archives”, explique la banque Reyl dans un communiqué.

“Il en ressort sans l’ombre d’un doute que le document (…) a été grossièrement falsifié, dans le but d’en altérer le contenu et la signification”, assure-t-elle.

La banque genevoise assure avoir “les moyens de démontrer cette falsification et tient les éléments de preuves à la disposition des autorités judiciaires qui pourraient les lui demander, sans préjudice des actions qu’elle pourrait elle-même intenter”.

Fin mai, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X visant les activités de la banque Reyl.

Confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, l’enquête pour “blanchiment de fraude fiscale” fait suite aux déclarations, le 18 avril devant les juges, d’un ancien cadre de la banque, Pierre Condamin-Gerbier, interrogé comme témoin dans l’affaire Cahuzac.

Sans citer de nom, M. Condamin-Gerbier, ancien cadre de la banque Reyl et responsable de l’UMP (Union pour un mouvement populaire) en Suisse jusqu’en 2009, avait indiqué que d’autres contribuables français avaient des avoirs dans cette banque.

M. Condamin-Gerbier a encore affirmé jeudi, lors d’une audition à huis clos devant des députés travaillant sur le projet de loi contre la fraude fiscale, disposer d’une liste “d’une quinzaine” de noms d’ex-ministres ou d’actuels ministres détenteurs d’un compte en Suisse et a estimé que l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, n’était qu’un “fusible”.

Il a aussi déclaré que ses documents, “des éléments de preuve”, avaient été remis à une tierce partie.

A la suite de quoi, vendredi, Europe 1 a fait état d’un document à en-tête de la banque suisse, exposant les modalités d’une transaction entre un homme politique français et un homme d’affaires.