Exception culturelle : Barroso qualifie la France de “réactionnaire”

photo_1371456712786-1-1.jpg
érence de presse le 13 juin 2013 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[17/06/2013 08:16:18] BRUXELLES (AFP) Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a violemment critiqué lundi la volonté de la France d’exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis, qualifiant cette attitude de “réactionnaire”.

“Cela fait partie de ce programme anti-mondialisation que je considère comme totalement réactionnaire”, a déclaré M. Barroso, dans un entretien publié par l’International Herald Tribune.

Le président de la Commission européenne a indiqué qu’il était favorable à la protection de la diversité culturelle mais sans mettre un cordon autour de l’Europe. “Certains (de ceux qui défendent l’exception culturelle) disent être de gauche mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires”, a-t-il insisté.

Les défenseurs de l’exception culturelle ” ne comprennent pas les bénéfices qu’apporte la globalisation (des échanges) y compris d’un point de vue culturel, pour élargir nos perspectives et avoir le sentiment d’appartenir à la même humanité”, a-t-il dit.

Après treize heures de négociations ininterrompues, les ministres européens en charge du Commerce extérieur ont donné vendredi soir leur feu vert à la Commission européenne pour qu’elle lance les négociations avec les Etats-Unis sur un nouvel accord de libre-échange. Pour parvenir à l’unanimité, ils ont accepté, comme l’exigeait la France, d’exclure complètement le secteur audiovisuel des discussions.

Au nom des cinéastes européens, les réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne ont salué une victoire essentielle contre la “marchandisation de la culture”.

Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, qui conduira les négociations avec Washington au nom de l’UE, souhaitait inclure l’audiovisuel dans son mandat, afin de ne donner aucun prétexte aux Américains pour qu’ils refusent toujours l’accès à certains marchés fermés aux entreprises européennes.

L’Europe reste pour le moment libre de définir sa politique de quotas et de subventions pour le cinéma, la télévision, la musique et la radio.

La Commission européenne pourra plus tard toujours redemander de discuter de l’audiovisuel, mais il lui faudra toujours obtenir un accord unanime des Etats.