Boeing éclipse Airbus au deuxième jour du salon du Bourget

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éroport du Bourget, le 18 juin 2013 (Photo : ERIC FEFERBERG)

[18/06/2013 16:34:52] LE BOURGET (France) (AFP) Boeing a éclipsé son rival Airbus mardi au deuxième jour du salon aéronautique du Bourget, en lançant le 787-10, la version allongée de son long-courrier Dreamliner qui doit concurrencer l’A350.

Mardi, l’avionneur européen restait toutefois en tête en valeur totale de commandes et engagements d’achat, à 36 milliards de dollars contre 26,2 milliards pour l’américain, selon des calculs de l’AFP.

Le transporteur dispose en outre d’une option pour acquérir jusqu’à 100 Neo supplémentaires, preuve que les avions moyen-courriers restent une valeur sûre pour les constructeurs.

Airbus et Boeing ont chacun décidé de remotoriser les appareils de cette catégorie afin de réduire leur consommation de

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Un Airbus A380 de la British Airways au Salon du Bourget, le 18 juin 2013 (Photo : ERIC PIERMONT)

Le transporteur dispose en outre d’une option pour acquérir jusqu’à 100 Neo supplémentaires,

carburant et les rendre plus attractifs.

L’A320neo et le 737 MAX doivent en effet permettre aux géants aéronautiques de rester attractifs dans la perspective de nouveaux entrants sur le marché, chinois (Comac) et surtout canadien, dont le CSeries de Bombardier doit être commercialisé l’an prochain.

Syphax Airlines, nouvelle compagnie basée en Tunisie, a également signé un protocole d’accord pour acquérir trois A320neo, devenant ainsi la première compagnie en Afrique pour ce moyen-courrier remotorisé.

Le montant du contrat n’a pas été précisé mais il est estimé à 300,6 millions de dollars au prix catalogue. Le constructeur a précisé que la compagnie Syphax avait également commandé trois A320 dans leur version classique, dont la valeur est 274,5 millions.

Facturé trois à quatre fois plus cher

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Vue du Salon du Bourget, le 18 juin 2013 (Photo : ERIC PIERMONT)

Pour autant, sur le front des long-courriers, Boeing a largement dominé la journée. Il a lancé, comme prévu, le programme 787-10X, version allongée du Dreamliner. Cet appareil se veut une réponse à son rival européen Airbus dont la famille A350 suscite un grand intérêt des compagnies.

Boeing entend asseoir sa domination sur ce marché bien plus lucratif que les moyen-courriers, où chaque exemplaire est facturé trois à quatre fois plus cher que les plus petits.

Deux compagnies américaines, le loueur ALC et United Airlines réceptionneront les premiers exemplaires, a annoncé Boeing. Le PDG de Boeing Jim McNerney a lui précisé que la première livraison était prévue pour 2018 et qu’au total, 102 engagements d’acquisition étaient déjà comptabilisés.

S’agissant de son 747-8, version allongée et modernisée du gros porteur à deux ponts emblématique, Boeing peut souffler un temps. Cet avion, qui peine à être vendu, a trouvé un regain d’intérêt auprès de Korean Air qui compte en acheter cinq exemplaires.

La compagnie coréenne souhaite en outre acquérir six B777-300ER. Au total, ce contrat s’élève à 3,6 milliards de dollars au prix catalogue, a lui-même précisé l’avionneur.

Le marché des avions régionaux a également démontré sa solidité. Après le lancement lundi par le constructeur brésilien Embraer de ses nouveaux jets E2, le groupe ATR (filiale d’EADS et Finmeccanica) a annoncé des commandes.

Le loueur d’avion danois Nordic Aviation Capital (NAC) va acheter 35 ATR dont 30 ATR 72-600 (70 places) et 5 ATR 42-600 (50 places). Il dispose en outre d’une option sur 55 de ces appareils. Au total, la commande s’élève à 2,1 milliards de dollars.

“Nous adorons ce produit et nous pensons que cet avion est le meilleur moyen de prendre des parts de marché dans un marché dont la concurrence est de plus en plus grande”, a commenté Martin Moller, président de Nac.

Il a également souligné que ces avions répondraient à la demande croissante en Asie et en Amérique du sud.

Près d’un ATR sur quatre a été vendu à des sociétés de leasing, a rappelé ATR, qui revendique quelque 65% de parts de marché sur les avions régionaux de moins de 90 places.

Ses appareils sont en concurrence avec les CRJ 700, CRJ 900, et Q400 de Bombardier et les E jets 170 et 175 d’Embraer.

Côté glamour du salon, Bombardier a vendu 12 jets privés Global 8000. Au prix catalogue, le contrat est estimé à 804 millions de dollars (600 millions d’euros), a précisé le canadien qui est resté discret sur le riche client.

L’exploitant européen d’avions d’affaires de luxe VistaJet a lui aussi signé un contrat avec le canadien pour l’achat de 20 Challenger 350. Le contrat est estimé à 518 millions de dollars.

Le Bourget se déroule jusqu’à dimanche. Il accueillera le grand public à partir de vendredi.