Après avoir enchainé six années de croissance moyennant un taux de progression de 13% l’an, le secteur de la distribution automobile peine à redécoller depuis 2011. Selon une étude élaborée par le département Etudes et Recherches de l’intermédiaire boursier Tunisie Valeurs, ce secteur est fortement corrélé au contexte macroéconomique difficile que connaît le pays depuis la révolution : aggravation du déficit commercial, baisse des réserves en devises (10,4 milliards de dinars), rationnement des importations, dépréciation sensible du dinar face à l’euro et au dollar.
De ce fait, les quotas attribués aux concessionnaires automobiles ont drastiquement baissé en 2011 de 23%. En dépit des prémices de reprise de l’activité en 2012, ces niveaux restent bien loin de ceux enregistrés en 2010.
Les perspectives sur le secteur sont mitigées
Le marché de la distribution automobile est très fragmenté constitué d’une vingtaine d’acteurs dans le segment des véhicules légers. Il est dominé par les marques européennes qui accaparent plus de 70% du marché.
Face à une forte demande, l’offre demeure contrainte par la réglementation qui régit le secteur. Un programme général d’importation est déterminé chaque année en fonction de la conjoncture économique et des ressources en devises du pays. L’affectation des quotas se fait alors en concertation entre les différents opérateurs en fonction de la capacité de chacun à écouler sur le marché la partie qui lui a été allouée.
Longtemps leader sur le marché, avec une part de marché effleurant les 20%, ENNAKL commercialise plusieurs marques VOLKSWAGEN, AUDI, PORSHE, SEAT et très prochainement SKODA. Depuis 2012, ENNAKL a cédé sa première position à son challenger ARTES distributeur des marques RENAULT, DACIA et NISSAN.
Avec 8.006 véhicules vendus en 2012 et une part de marché réduite à 16.2%, le Groupe ENNAKL a vu son chiffre d’affaires baisser de 4% en 2012 à 264 millions de dinars, bien loin des niveaux de 2010 qui dépassaient les 420 millions de dinars et qui sont désormais hors d’atteinte même sur les 3 prochaines années.
Le contexte économique actuel complique de plus en plus la donne pour espérer revoir le groupe commercialiser un nombre de voitures dépassant les 11.000 unités.
Introduite en Bourse en 2008, ARTES, détenue par le Groupe MZABI a fait preuve d’une bonne résistance dans un contexte économique aussi difficile et ce grâce à son positionnement sur des marques à bas coût qui demeurent plus compétitives que la concurrence (rapport qualité /prix). Le succès de certains modèles tels que la ‘Renault Symbol’, ‘Fluence’ ou encore la ‘Dacia’ a sans doute atténué la chute des résultats du Groupe.
Pour 2011, face à un contexte de révolution instable, ARTES n’a pu y échapper. Son chiffre d’affaires a baissé de 22.5% à 181MDt et son résultat net a suivi dans le même sillage (-22% à 23.4MDt).
A l’image du secteur et contrairement à ENNAKL, l’année 2012 a été d’un bon cru pour ARTES. Avec 8.330 véhicules vendus, ARTES détrône désormais ENNAKL du podium et se distingue de la concurrence avec une part de marché de 16,9%. Elle doit ce positionnement à sa marque phare ‘Renault’ et la montée en puissance de la marque ‘DACIA’. La contribution de Nissan demeure marginale dans le top line du Groupe.