Sprint : Dish jette le gant dans sa bataille boursière avec SoftBank

78bc80cd154f408c8253b2534dc1c12aa59ea229.jpg
ège de Sprint Nextel le 15 avril 2013 à Overland Park, au Kansas (Photo : Jamie Squire)

[19/06/2013 08:10:45] WASHINGTON (AFP) Le bouquet satellite américain en difficultés Dish Network a renoncé à empêcher le rachat de l’opérateur de téléphonie mobile Sprint Nextel par le japonais SoftBank, mais il espère encore mettre la main sur le fournisseur d’accès à internet Clearwire.

Dans un communiqué publié tard mardi soir, Dish explique que les conditions émises par le conseil d’administration de Sprint pour préserver son accord avec SoftBank ont rendu toute nouvelle contre-offre de sa part “impraticable”.

“Nous allons évaluer nos options en ce qui concerne Sprint et concentrer nos efforts et nos ressources sur notre offre sur Clearwire”, conclut le court document.

Ce renoncement laisse le champ libre au groupe japonais de télécommunications SoftBank, qui cherche à se propulser dès cette année parmi les trois plus gros opérateurs mondiaux de services cellulaires.

701b2710e5bc32b500cfd9205d2e5e307f3c9b90.jpg
à Tokyo, le 11 juin 2013 (Photo : Kazuhiro Nogi)

L’action de SoftBank a d’ailleurs gagné 4,19% mercredi à la Bourse de Tokyo après le renoncement de Dish. La valeur du titre a plus que doublé depuis le 15 octobre dernier, date à laquelle le groupe japonais avait annoncé son intention de mettre la main sur Sprint.

Pour ce dernier, numéro 3 américain de la téléphonie mobile, une alliance avec SoftBank permettrait de jouer un rôle prépondérant dans la recomposition du secteur aux Etats-Unis.

Car SoftBank ne propose pas seulement de racheter 78% de Sprint pour 16,6 milliards de dollars, selon sa dernière offre, il va aussi le recapitaliser à hauteur de 5 milliards, ce qui ouvre la voie à des opérations non envisageables jusque là à cause de la faiblesse du bilan de l’opérateur américain.

Cet argent frais pourrait surtout aider Sprint à financer un déploiement plus rapide de son réseau de 4e génération LTE.

Pour le bouquet satellitaire Dish Network, confronté à une concurrence acharnée des géants américains du câble comme Comcast et Verizon, une fusion avec Sprint aurait permis des économies à grande échelle et ouvert un accès au câble.

C’est dans cette optique que Dish avait lancé en avril une contre-offre à 25,5 milliards de dollars pour Sprint Nextel afin de fusionner les deux entités.

Sprint a étudié cette offre mais n’a pas caché sa préférence pour l’offre initiale de SoftBank.

Parallèlement, Sprint et Dish font monter les enchères depuis plusieurs mois pour racheter Clearwire, un fournisseur d’accès à internet dont Sprint détient déjà un peu moins de 50% et qui dispose d’un important portefeuille de fréquences, en particulier dans la 4G.

Or Clearwire a fait savoir la semaine dernière qu’il préférait se faire racheter par Dish à 4,40 dollars par action, ce qui le valorise à 3,1 milliards de dollars, plutôt que par Sprint, qui ne lui offre que 3,40 dollars par action.

Dernier épisode en date de cette bataille boursière, Sprint a annoncé lundi soir avoir engagé des poursuites judiciaires contre Dish Networks, pour tenter de contrer son offre sur Clearwire, l’accusant “d’être en violation avec les droits” de ses actionnaires et de ceux de Clearwire.

Clearwire a fixé au 24 juin l’assemblée générale où ses actionnaires voteront sur les offres concurrentes de Sprint et Dish. Le lendemain, ce sera aux actionnaires de Sprint de se prononcer, sur le mariage envisagé par le groupe télécoms avec Softbank.