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[19/06/2013 09:37:59] PARIS (AFP) La maison de luxe Hermès a annoncé mercredi avoir assigné son concurrent LVMH devant le tribunal de Commerce de Paris pour obtenir l’annulation des instruments financiers qui avaient permis à ce dernier de monter subrepticement à son capital.
“Hermès confirme avoir assigné LVMH devant le Tribunal de commerce de Paris en vue de faire annuler les +equity swaps+ utilisés par LVMH pour acquérir 12% du capital d’Hermès”, a indiqué un porte-parole du groupe dans un courriel à l’AFP, après des informations en ce sens du quotidien Les Echos.
Hermès fait valoir que LVMH a eu l’intention dès le départ d’acquérir des actions Hermès lorsqu’il avait souscrit des produits financiers adossés à des titres du sellier mais normalement remboursables en liquide.
“Hermès a toujours considéré ces +swaps+ comme ayant une cause illicite et comme l’instrument d’une fraude à la loi”, argument la société.
à Paris (Photo : Eric Piermont) |
Dans sa demande, Hermès parle même de la “fraude la plus importante de l’histoire du marché boursier français”, selon les Echos.
Grâce au dénouement en actions de ces produits financiers, LVMH avait pu accumuler 17% du capital d’Hermès sans avoir à informer les autorités boursières du franchissement de plusieurs seuils réglementaires. Par la suite, le numéro un du luxe était monté à 22,6% du capital.
Dans sa nouvelle procédure, Hermès réclame que LVMH revende les actions ainsi acquises aux trois banques qui les lui avaient cédées (Société Générale, Natixis et Crédit Agricole). A charge pour ces établissements, qui ont également été assignés en justice par la maison de luxe, de remettre ces titres sur le marché, ajoute le quotidien économique.
Nous poursuivons les banques “pour des raisons purement techniques”, a expliqué à l’AFP la porte-parole, Hermès les considérant “totalement étrangères aux aspects critiquables de l’opération”.
La maison de luxe a déjà lancé plusieurs contentieux contre son rival, qui y voit une nouvelle preuve de sa “stratégie de dénigrement”. “Cette frénésie de procédures relève de la gesticulation médiatique et traduit une très grande fébrilité”, fait-on valoir chez LVMH.
En engageant cette nouvelle procédure, le fabricant des sacs Birkin explique vouloir se “prémunir contre les risques de prescription” car les faits datent de 2008. Il indique avoir demandé aux juges commerciaux de “surseoir à statuer jusqu’à l’issue de la procédure pénale, dont les décisions sont de nature à avoir une influence majeure sur celles du Tribunal de commerce”.
Hermès a lancé une action en justice contre LVMH, pour délit d’initié et manipulation de cours. Si ces griefs n’ont pas été retenus par l’Autorité des marchés financiers, celle-ci a requis fin mai une amende de 10 millions d’euros, la plus forte possible, contre le groupe dirigé par Bernard Arnault pour dissimulation comptable et défaut d’information du marché.