La centrale ouvrière historique a décidé de ne pas prendre part à un évènement organisé mardi 18 juin à Paris, au siège du Conseil économique, social et environnemental de France (CESE). La raison invoquée étant l’invitation des deux autres syndicats tunisiens (CGTT de Habib Guiza et l’UTT d’ismail sahbani).
L’ennemi de mon ami est mon ennemi. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a-t-elle adopté ce dicton? On pourrait le penser, car la centrale ouvrière historique a boycotté, mardi 18 juin 2013 à Paris, un colloque sur le nouveau modèle économique et social tunisien, en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental de France (CESE), dans le cadre de la première semaine économique tunisienne en France.
Le motif invoqué: la présence à cette manifestation de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) dont l’UGTT refuse de reconnaître l’existence.
En l’absence d’un représentant de l’UGTT, c’est celle de la CGT française “amie” -par ailleurs membre du CESE- qui s’est chargée d’annoncer et de justifier la décision du syndicat dirigé par Houcine Abassi: “L’UGTT a décliné l’invitation en raison de la présence d’autres syndicats, alors qu’elle considère que le pluralisme syndical ne correspond pas à une demande des salariés”, déclare la syndicaliste française.
Or, vérification faite, il s’avère que ni la Confédération général du travail de Tunisie (Habib Guiza) ni l’Union tunisienne du travail (Ismaïl Sahbani), mais la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie, la deuxième organisation patronale, n’avaient de représentants dans la salle.
Alors qu’on y trouvait -et en nombre- ceux de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie -créée et présidée par Tarek Chérif-, avec à leur tête Mounir Beltifa, président de l’antenne française.
Faut-il alors voir dans la décision de boycott du colloque une autre manifestation de la solidarité -voire de l’alliance- entre l’UGTT et l’UTICA?
L’annonce faite par la représentante de la CGT n’a suscité aucune réaction parmi les animateurs tunisiens (Elyès Fakhfakh, ministre des Finances, Mohamed Ennaceur, ancien ministre, et Radhi Meddeb -Comete Engineering et l’association ADS) du colloque. Certains d’entre eux et au sein de l’assistance ont bien été tentés de répondre mais y ont finalement renoncé “pour ne pas étaler un problème tuniso-tunisien en France”.
Outre une bonne dizaine de membres du CESE, l’ambassade de Tunisie avait invité une centaine de personnalités étrangère -notamment des diplomates en poste à Paris- et tunisiennes parmi lesquelles des représentant de partis politiques (CPR, El Massar, Parti républicain, Ennahdha, Ettakatol, Nidaa Tounes), d’entreprises, et des universitaires.