Une étude sur la politique d’utilisation rationnelle de l’énergie (URE), en Tunisie, pour la période 2013-2020, visant l’élaboration de plans d’action de maîtrise de l’énergie pour les trois secteurs énergivores (transport, bâtiment et industrie) a été présentée, jeudi 20 juin à Tunis.
Noura Laroussi, directrice générale de l’ANME, a indiqué, lors de son intervention, que cette étude prévoit un plan d’action basé sur trois catégories de composantes devant être lancées à différentes périodes. Elles concerneront ainsi la période s’étalant jusqu’à la fin de 2013 et celles de 2013-2016 et 2017-2020.
Le secrétaire d’Etat chargé de l’Energie et des Mines, Nidhal Ouerfelli, a indiqué qu’un débat national sur la stratégie énergétique du pays sera lancé, fin juin 2013, par le ministère de l’Industrie.
Une approche participative sera adoptée et il sera tenu compte des recommandations issues de cette conférence ainsi que des résultats de l’URE qui “constitue l’un des piliers de la nouvelle stratégie énergétique de la Tunisie”.
M. Ouerffelli a rappelé les programmes de maîtrise d’énergie adoptés par la Tunisie, depuis les années 80, lesquels ont permis d’atteindre un découplage entre la consommation d’énergie et la croissance économique et une baisse de 25% de l’intensité énergétique.
Le déficit de la balance énergétique s’aggraverait pour s’établir à 3,5 Mtep à l’horizon 2020, sachant qu’il est actuellement de l’ordre 1,6 Mtep, si une politique de rationalisation de l’économie d’énergie n’est pas engagée, a averti le secrétaire d’Etat.
Néjib Osman, directeur des études de la planification à l’ANME, a précisé que l’ensemble des actions à engager, dans le cadre de la politique de l’URE, vont générer des économies d’énergies cumulées de 16,5 Mtep. Ces mêmes actions permettront d’économiser, au cours de la période 2013-2020, 16 milliards de dinars d’importations d’énergies cumulées et 8 milliards de dinars de subventions cumulées au profit du budget de l’Etat ainsi qu’une réduction des émissions du gaz à effet de serre, de l’ordre de 44 millions tonnes CO2.
Dans ce contexte, M. Osman a rappelé qu’en 2012 les subventions d’énergie inscrites au budget de l’Etat se sont élevées à 2,7 milliards de dinars (10% du budget de l’ETAT) et la part des dépenses d’énergies dans le PIB a atteint 14%.
Le système énergétique est confronté, aujourd’hui, à de grandes difficultés, qui se traduisent par un déficit structurel suite à l’accroissement de la consommation énergétique et à la rareté des ressources énergétiques primaires, selon ses dires.
L’URE a été élaborée par l’Agence Nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME).
WMC/TAP