Tunisie – Nouvelle Zélande : Opération … de charme commercial !


newselande-22062013.jpgLa
diplomatie néo-zélandaise assume sa fonction de facilitateur du business, à
l’avantage des entreprises du pays. L’ambassade doit comporter un aspect «Box
office» qui sait programmer, avec le pays d’accueil, des opportunités
d’affaires. Du moment que la diversification du commerce extérieur profite à
tous, cela doit convenir à chacun.

David Strachan, ambassadeur de Nouvelle Zélande en Tunisie, ne conteste pas le
titre de VRP de son pays auprès des cinq pays (Tunisie, Maroc, Algérie, Libye,
Egypte) il est accrédité. Il tente actuellement une vaste opération de séduction
auprès des autorités tunisiennes et des milieux d’affaires locaux pour booster
les échanges entre les deux pays.

Le diplomate n’arrive pas les mains vides. Il a quelques bourses d’études en
agronomie, pour des étudiants tunisiens. Mais pas seulement. Il offre également
plusieurs enveloppes d’investissement, de 10.000 dollars US chacune, au profit
d’exploitations agricoles, à Makhtar et Kasserine.

Cependant, il dépose une offre pour un contrat d’audit de l’éducation nationale
émanant d’un cabinet de consultance néo-zélandais.

Lançant cette initiative à ce moment du processus de transition, il entend par
là que la reprise est imminente. Mais au juste que peut nous apporter le
commerce avec la Nouvelle Zélande?

Le pari sur la réforme de l’éducation nationale

David Strachan va droit au but. Il arrive avec un plan d’action ciblé. Des cinq
pays auprès desquels il est accrédité, il considère que la Tunisie et la Libye
sont dans une même logique de transition et qu’ils auront besoin de réformer
leur système éducatif. Et, il soutient que la Tunisie serait la première à se
lancer dans ce vaste chantier et que s’il concrétise son deal ici, la Libye
suivra. Le cabinet pour lequel il fait ce travail de lobbying est un opérateur
de renommée. Il veut taire son nom pour les besoins de la cause.

Apportant la contradiction au diplomate, nous avons rappelé que les universités
tunisiennes privées sont en partenariat avec des universités américaines, ce qui
déclasserait un peu l’offre néo-zélandaise. Mais le diplomate nous apprend
précisément que le cabinet en question a audité le système éducatif américain.
Il entend, donc, capitaliser sur cet avantage.

La “Grinta“ des “All Blacks“

L’ambassadeur néo-zélandais fait preuve d’une “grinta” remarquable. D’ailleurs,
il nous fait observer qu’il pourrait concrétiser un flux de coopération sportive
avec la Fédération tunisienne de Rugby. Les “All Blacks“, cette équipe
célébrissime de rugby est en quelque sorte le porte-étendard de la devise
néo-zélandaise qui mise tout sur l’offensive. Nous pourrons, en revanche, les
prendre en mains pour la pétanque, sport où notre équipe nationale atteint des
sommets. A tempérer le mordant néo-zélandais par “l’art de vivre tunisien“, on
parviendrait à un bon mix. D’ailleurs, le sport un bon catalyseur de tourisme,
soutient le diplomate néo-zélandais. Attendons pour voir !

Comment triompher des distances?

Le road show de l’ambassadeur nous amène à évoquer l’absence de son pays du
séminaire “Tunis Investment Forum“. La préférence néo-zélandaise va pour le B to
B et néglige les grandes messes de lobbying.

Et au salon de l’agriculture tunisien? Là encore…quoique c’est là où nous
portent nos échanges. La Tunisie importait 0,8 MDT de viande et 3 MDT de
produits laitiers de Nouvelle Zélande, et c’est pour ces produits là que nous
avons quelques carences et essuyons des pénuries. C’est peut-être par là qu’il
faut commencer. La Nouvelle Zélande est-elle prête à nous acheter notre huile
d’olive et nos dattes? On va voir.

L’offre de l’ambassadeur est recevable. Il reste à triompher des distances. Déjà
que Wellington, capitale de la Nouvelle Zélande est à 2.000 km de Sidney,
elle-même à l’autre bout du monde. Une cargaison entre Wellington et Tunis met
plus d’un mois pour arriver. Deux escales, à Dubaï et Sidney, sont nécessaires
pour arriver à Wellington. La question est de savoir s’il faut regarder la
Nouvelle Zélande comme une niche ou un partenaire d’avenir. Le travail
d’évaluation reste à faire.