ésident français François Hollande (d) accueille des responsables économiques chinois, le 25 juin 2013 à Paris (Photo : François Mori) |
[25/06/2013 13:20:46] Paris (AFP) François Hollande a appelé mardi la Chine à investir plus largement en France afin de rééquilibrer les investissements entre les deux pays et de favoriser l’emploi, en recevant une quarantaine de grands patrons chinois.
“Nous voulons attirer plus d’investissements chinois en France parce que nous voulons un rééquilibrage. Il y a beaucoup d’investissements français en Chine et nous n’avons rien à craindre (…) des investissements chinois en France à la condition qu’ils soient favorables à l’emploi et à l’activité”, a dit le chef de l’Etat, dans une allocution à l’Elysée devant les membres du China Entrepreneur Club (CEC).
“Il n’y a aucune appréhension dans la société française”, a ajouté M. Hollande en référence aux craintes que ces investissements suscitent parfois dans l’Hexagone.
Fondé en 2006 pour valoriser l’image des grandes entreprises chinoises dans le monde, les 46 membres du CEC représentent 245 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 4% du PIB chinois.
Le CEC est dirigé par Lui Chuanzhi, fondateur de Lenovo, deuxième fabriquant informatique mondial, dont le bureau parisien emploie 130 personnes.
Parmi les membres du club figurent des poids lourds de l’économie chinoise et quelques champions des nouvelles technologies, comme les patrons du conglomérat Fosun, de Mengniu (produits laitiers), Alibaba (commerce en ligne) Delong (sidérurgie) ou Sina (réseau social).
4% des investissements étrangers en France sont chinois
A Paris, les patrons chinois sont à la recherche de savoir-faire et de nouveaux marchés, considérant aussi la France comme pouvant être une tête de pont pour l’Afrique.
ée devant les membres du China Entrepreneur Club (CEC), le 25 juin 2013 (Photo : François Mori) |
Les investissements chinois en France ne représentent que 4% du total des investissements étrangers, loin derrière les États-Unis (23%) et l’Allemagne (16%).
Au moment où le chômage atteint des sommets et où les comptes publics ne cessent de se détériorer, M. Hollande a déclaré que “chaque fois qu’il y a un investissement en France venant de Chine pour améliorer la situation de l’emploi, pour conforter une entreprise, pour accompagner son développement (…) nous y sommes favorables”.
Rappelant que l’Europe était le premier partenaire commercial de la Chine, François Hollande a souligné que “l’Europe a besoin de la Chine pour sa propre croissance, la Chine a besoin de l’Europe pour le développement de ses entreprises, pour l’accès aux technologies de demain”.
Pour rééquilibrer les échanges entre les deux puissances commerciales, “la solution, ce ne sera jamais le protectionnisme ou la guerre des monnaies”, a affirmé le chef de l’Etat.
Il a évoqué plusieurs secteurs dans lesquels la Chine et la France pouvaient développer leur coopération, citant en particulier l’agroalimentaire, la santé et le développement urbain.
Selon l’Agence française pour les investissements internationaux (Afii), la Chine est devenue en 2012 le huitième pays investisseur étranger en France, avec 31 décisions d’investissements, représentant 645 emplois, soit +35% sur un an.
Mais le déséquilibre restait flagrant: sans compter Hong Kong, il n’y a que 3 milliards d’euros d’investissements chinois en France contre 13 milliards d’investissements français en Chine, selon l’Elysée.
Les patrons chinois se trouvaient à l’Elysée aux côtés de chefs d’entreprises européens et français participant à la quatrième édition de la conférence des dirigeants d?entreprises chinoises et européennes. L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, un “ami” de la Chine, Martine Aubry représentante spéciale pour la Chine, ainsi que le ministre de l’Economie Pierre Moscovici étaient également présents.
Après Bruxelles lundi, ces patrons chinois font escale à Paris jusqu’à dimanche, où ils doivent multiplier les visites de fleurons de l’industrie française et les rencontres diplomatiques.
Mardi, après l’Elysée, ils devaient rencontrer le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et être reçus au Sénat.