Une convention de partenariat sur ”le travail informel” a été signée mercredi 26 juin 2013 entre le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et l’Association tunisienne pour le management et la stabilité sociale (ATMSS) visant à mener des actions en faveur des jeunes oeuvrant dans le secteur informel en vue de faciliter leur inclusion sociale, soit dans un emploi salarié ou un travail indépendant.
Les deux parties conviennent d’engager des actions pour faciliter l’accès des travailleurs et des entrepreneurs informels au secteur formel par la mise en place d’un processus d’encadrement et de formation.
L’association ATMSS s’engage dans le cadre de cette convention à lancer une action pilote ciblant l’inclusion sociale de 100 travailleurs et indépendants oeuvrant dans le secteur informel, notamment au moyen des instruments adéquats du Fonds national de l’emploi et agir activement à la mise en place et à la réalisation de cette action.
Un comité de pilotage comprenant deux membres de chaque partie se réunira périodiquement en vue d’évaluer les résultats du partenariat. La convention est valable pour une durée de dix-huit mois.
La signature de la convention a été effectuée dans le cadre d’une conférence tenue par l’ATMSS à Tunis sur ”le phénomène de l’emploi informel entre réalité et solutions”.
Cette conférence s’intéresse au phénomène du travail informel et du danger qu’il représente pour l’économie nationale. Ce phénomène causé par plusieurs facteurs socioéconomiques et sécuritaires s’est transformé en refuge pour un grand nombre de chômeurs puisqu’il représente une source de revenus ne répondant à aucune réglementation.
Naoufel Jammali, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a présidé l’ouverture de cette conférence et a souligné, à cette occasion, l’importance de la conjuguaison des efforts de l’Etat et des acteurs de la société civile pour accompagner les jeunes opérant dans le secteur informel dans leurs parcours d’insertion dans le secteur formel dans un emploi salarié ou indépendant. Il a mis l’accent sur le rôle de la société civile dans l’appui des institutions publiques dans l’amélioration du processus de collecte de l’information par rapport au travail informel.
Il a également évoqué l’importance accordée par la stratégie nationale de l’emploi (2013/2017) à promouvoir les conditions du travail décent dans le secteur informel, notamment à travers la création d’un cadre juridique et économique plus incisif.
A noter que l’ATMSS a lancé, depuis octobre 2012, le projet TILI (Tunisian inclusive labor initiative) en partenariat avec l’Organisation américaine ”Global Fairness Initiative et Partners for democratic change” qui vise à mieux cerner le secteur de l’emploi informel en Tunisie.
Une enquête nationale a été menée dans ce cadre au mois d’avril 2013 auprès de 1.200 travailleurs informels et des micro-entrepreneurs informels dans 5 gouvernorats (Grand Tunis, Le Kef, Sfax, Médenine, Gafsa et Kasserine).
Cette enquête permet d’avoir une idée plus claire sur la situation des travailleurs informels (profil, contraintes, motivations…..)
Les résultats de cette enquête, présentés au cours de la conférence, relèvent que 33,8% des travailleurs informels sont des femmes et que 67,4% d’entre eux occupent des postes de travail à titre occasionnel.
L’étude démontre que 70% des travailleurs informels, qui étaient au chômage avant d’occuper l’emploi actuel, sont restés plus de deux ans à la recherche d’un emploi.
L’Enquête indique également que 37,2% des travailleurs dans le secteur informel ont moins de 30 ans.
Les salariés informels sont la population la plus vulnérable du secteur informel et gagnent moins que les indépendants et les employeurs. 77,8% des employés informels gagnent moins de 200 dt par mois, précise l’enquête.
Le choix de travailler dans l’informel est expliqué généralement par le besoin d’argent (48,4%), un choix personnel ou la difficulté d’accéder à un meilleur travail pour 49,18%.
WMC / TAP