Les négociations entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) sur «l’open sky» (ou ciel ouvert) ont démarré mercredi 26 juin à Tunis et se poursuivront jusqu’à jeudi entre les experts des deux parties.
Une délégation européenne, dirigée par Philipe Burghelle Vernet, chef de l’unité mobilité et transport à la Communauté européenne, visite actuellement la Tunisie avec au programme la discussion des conditions techniques de l’ouverture du ciel tunisien, la politique extérieure de l’UE dans le domaine du transport aérien et la coopération entre la Tunisie et l’UE dans les domaines du transport en général.
«Dans les négociations sur l’open sky, la Tunisie défendra ses propres intérêts tout en tenant compte des intérêts de ses amis européens», a indiqué le ministre du Transport, Abdelkarim Harouni, lors d’une séance de travail à l’occasion du lancement de ces négociations.
A travers ces négociations, le pays aspire à hisser ses infrastructures et ses compétences dans le domaine du transport aérien aux standards européens, a-t-il précisé, relevant l’importance de mener ces discussions à un «rythme mesuré» en tenant compte de la situation de la Tunisie post-révolution et de la crise dans la zone euro.
Le ministre a fait savoir que la Tunisie s’est bien préparée à ce rendez-vous, mettant en place un plan de réforme et de redressement de son transporteur national, TUNISAIR, de manière à répondre aux contraintes de l’open Sky. Ces réformes, a-t-il dit, concernent les volets financier et structurel, la formation, la gestion et le marketing.
Abondant dans le même sens, Kamel Ben Miled, directeur général de l’Office national de l’aviation civile et des aéroports (OACA) a indiqué à l’Agence TAP, que la Tunisie a d’ores et déjà élaboré un programme visant à maîtriser les risques liés à l’open sky, dont notamment la recrudescence de la concurrence en termes de prix, de positionnement, de qualité des services et de coût.
Ce plan, qui sera présenté à la partie européenne dans le cadre des négociations, prévoit des mesures d’accompagnement des compagnies aériennes tunisiennes publique et privées de manière à les aider à se positionner sur le marché européen.
Le responsable est revenu également, sur les avantages de l’open sky, citant principalement, l’accroissement des flux des touristes et du trafic aérien entre les deux rives de la méditerranée, la baisse des coûts des voyages au profit du consommateur, l’ouverture de nouvelles lignes aériennes et la facilitation de l’intégration de la Tunisie à l’espace euroméditerranéen.
De son côté, le chef de la délégation européenne a indiqué que l’expérience de l’open sky ne pourrait réussir qu’en réunissant deux conditions.
Il s’agit a-t-il dit, de mettre en place un programme de développement de compétences entre les deux rives de la Méditerranée afin de garantir un même niveau de fonctionnement des différents opérateurs dans l’espace euroméditérranéen et de respecter les règles de la concurrence loyale, tout «en s’assurant que chacun ait sa place», d’après ses propos.
Les négociations entre la Tunisie et l’Union européenne sur le ciel ouvert avaient démarré officiellement, en novembre 2012, à Bruxelles ( Belgique).
WMC / TAP