énégal, le 7 janvier 2011 (Photo : Seyllou Diallo) |
[26/06/2013 18:11:33] Accra (AFP) L?Afrique est restée une destination relativement stable pour les investissements étrangers en 2012, malgré une chute globale de 18% des investissements directs en provenance de l’étranger au niveau mondial, a révélé mercredi un rapport des Nations Unies.
Les investissements étrangers, qui ont augmenté de 5,5% sur le continent ont atteint 50 milliards de dollars en 2012, selon le rapport annuel sur l’investissement dans le monde publié par la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.
On constate quand même une baisse de la croissance de ces investissements, qui avaient augmenté de neuf pourcent en Afrique entre 2010 et 2011.
Mais c’est positif comparé à l’échelle mondiale, où les investissements étrangers ont diminué, passant d’1,65 trillion de dollars en 2011 à 1,35 trillion en 2012, à cause des incertitudes des investisseurs quant à la reprise économique suite à la crise financière de 2008.
Pour la première fois, le monde en développement a dépassé les pays développés dans ce domaine, en attirant 52% des investissements étrangers au niveau mondial.
“Les investissements étrangers directs ont contribué au développement des Nations du monde en développement, et ils vont continuer à y jouer un rôle important”, a déclaré le ministre ghanéen du commerce et de l’industrie, Nii Lantey Vanderpuije, lors de la cérémonie de lancement du rapport à Accra.
L?Afrique abrite certaines des économies à la plus forte croissance au monde, notamment de jeunes démocraties qui remontent la pente après des années de guerre, de dictature militaire et de mauvaise gestion économique.
Le Fond monétaire international avait annoncé en avril qu’il tablait sur une croissance de 5,6% des économies africaines en 2013, avec en tête des pays tels que le Mozambique et le Nigeria.
Le Ghana, démocratie modèle d’Afrique de l’Ouest, est en plein boom économique grâce à la récente découverte de pétrole, ce qui a provoqué un intérêt des investisseurs étrangers. Le pays a connu une croissance de 7,9% en 2012.
En Afrique du Nord, la reprise de la production d’hydrocarbures en Libye a fait grimper les investissements étrangers de 35% dans la région.
Les nouveaux investissements miniers en République Démocratique du Congo représentent une part importante des 10 milliards de dollars d’investissements étrangers en Afrique centrale en 2012 –23% de plus que l’année précédente.
L’Afrique de l’Est a aussi connu un grand boom dans ce domaine, passant de 4,6 milliards de dollars en 2011 à 6,3 milliards en 2012, en partie grâce au développement du secteur pétrolier en Ouganda et en Tanzanie.
“L’Afrique est le seul continent de tout le rapport, cette année, qui connaît une croissance de ses investissements directs étrangers” souligne Philip Cobbina, maître de conférence à l’institut ghanéen de management et d’administration publique.
Selon M. Cobbina, les investisseurs ont été attirés par “le secteur des industries d’extraction” sur le continent.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, a cependant vu ses investissements étrangers chuter de 21%, en grande partie à cause des problèmes de sécurité, le groupe islamiste Boko Haram ayant mené des attentats à répétition dans le nord du pays, faisant des milliers de morts ces dernières années.
Cela a tiré l’Afrique de l’Ouest vers le bas de cinq pourcent, pour atteindre 16,8 milliards de dollars, malgré les progrès du Liberia et de la Mauritanie en la matière.
L’Afrique du Sud, première économie du continent, a perdu près d’un quart de ses investissements étrangers avec seulement 4,6 milliards de dollars en 2012.