Données personnelles : un ultimatum à Facebook, Google+ et Twitter

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ordinateur (Photo : Lionel Bonaventure)

[27/06/2013 09:04:28] Paris (AFP) L’association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a mis en demeure jeudi les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Google+, leur donnant 21 jours pour rendre conformes au droit français leurs conditions d’utilisation des données personnelles des utilisateurs.

“A défaut de réponse sous 21 jours, l’UFC se réserve le droit d’agir en justice”, indique l’association qui accuse les trois réseaux sociaux d’avoir des conditions contractuelles “elliptiques” et “illisibles”, et exige que l’utilisateur puisse “garder la main sur ses données”.

“Notre constat fait froid dans le dos: on a une captation tentaculaire des données, dans l’opacité, et une utilisation à l’infini de ces données personnelles”, a dénoncé le président de l’UFC-Que Choisir Alain Bazot, lors d’une conférence téléphonique.

“Nous avons fait partir hier notre ultimatum” aux sièges américains de Twitter et Google, et au siège irlandais de Facebook, “leur intimant de supprimer les clauses que nous jugeons abusives ou illicites au regard du droit français. Ces lettres de mises en demeure sont très épaisses et font cent pages, ce qui montre l’ampleur du phénomène de violation du droit français”, a-t-il précisé.

“Elliptiques ou pléthoriques, les conditions contractuelles des réseaux sociaux ont pour point commun de ne donner aucune information claire sur les services qu?ils fournissent”, dénonce l’association dans son communique.

Ces textes, “accessibles uniquement sur leur site internet, sont illisibles. A titre d?exemple, la politique de vie privée, les conditions d?utilisation et les règles de Twitter (trois textes!) renvoient par liens hypertextes à pas moins de 65 pages internet, parfois en langue anglaise!”, déplore-t-elle.

En outre, juge l’UFC, “les informations essentielles (responsabilité, récupération des données sur les divers terminaux, etc.) sont morcelées et distillées de manière éparse dans les conditions, au point qu?il est impossible de savoir l?étendue des données collectées”.

“Pourquoi une telle opacité? Pour masque le coeur du problème: aujourd’hui on se demande si on peut vraiment encore parler de données personnelles. les réseaux font preuve d’un appétit insatiable”, a affirmé Amal Taleb, du service juridique de l’UFC, qui a piloté l’analyse des contrats.

“Il y a un paradoxe entre un usage massif des réseaux sociaux, qui suscitent un fort engouement, les gens sont littéralement fous des réseaux sociaux, et en parallèle il y a une très grande méfiance, pour ne pas dire une très grande inquiétude”, tient à souligner Alain Bazot.

Il rappelle qu’en France, 90% des internautes sont membres d’un réseau social: Facebook compte quelque 26 millions d’utilisateurs actifs, Twitter et Google+ huit millions chacun.

Le 20 juin, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a donné trois mois au seul Google pour se mettre en conformité avec la loi française en matière de protection des données, sous peine de sanction financière.