[27/06/2013 12:25:49] Paris (AFP) Trentenaire, diplômé et cadre mais plus menacé par l’addiction qu’un turfiste ou un joueur du Loto : l’internaute français, adepte des jeux d’argent en ligne, risque davantage de basculer vers le jeu excessif que le joueur français traditionnel.
L?Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l?Observatoire des jeux (ODJ) ont publié jeudi une étude inédite sur les internautes misant sur les jeux d’argent et de hasard (JAH). Cette étude dresse leur portrait-robot et analyse leurs pratiques à partir de deux enquêtes menées à la fin de l?année 2012.
Selon les résultats de la première enquête réalisée sur un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, 3,7% des personnes interrogées, soit 2 millions de personnes, déclarent avoir joué à un JAH en ligne au cours des 12 mois précédant l?enquête.
Un quart de ces joueurs misent exclusivement en ligne. 45% des joueurs en ligne jouent au moins une fois par semaine contre 23% pour l?ensemble des joueurs.
La seconde enquête a été conduite auprès d’un échantillon d’internautes joueurs représentatif de la structure sociodémographique de l’ensemble des internautes français.
La pratique des JAH en ligne est, comme celle des jeux traditionnels, surtout le fait des hommes (57%). Les paris sportifs autorisés sur 8 sites agréés sont les activités les plus masculines. Si les jeux de casino et les machines à sous – interdits en ligne en France – sont pratiqués par les deux sexes, les jeux de grattage et de tirage – également interdits en ligne – concernent, en revanche, plus souvent les femmes.
Internet apparaît davantage utilisé par les jeunes générations. Ainsi l?âge moyen lors de la première expérience de jeu en ligne est de 33 ans. Il est inférieur chez les joueurs de poker (15 sites agrées) et plus tardif concernant les paris hippiques (8 sites).
Joueurs en ligne: de 208 à plus de 1.200 euros par an
Si l’on compare les résultats de cette seconde enquête à une étude datant de 2010 et qui ne concernait pas les jeux en ligne, près de 4 joueurs en ligne sur 10 ont moins de 35 ans (3 sur 10 pour le jeu traditionnel).
Leur niveau d?étude est également plus élevé : 53% des joueurs en ligne sur 10 ont un niveau supérieur au baccalauréat contre 38,7%.
Malgré l’offre de sites légaux en France depuis juin 2010, près de 2 joueurs sur dix (19,1%) disent fréquenter des sites illégaux.
Les dépenses des joueurs en ligne, qui jouent plus régulièrement dans une semaine que les autres joueurs (45% contre 22,8%) vont de 208 euros/an pour la moitié des joueurs en ligne à plus de 1.200 euros/an pour 10% d’entre eux.
Quant au pourcentage des joueurs en ligne “problématiques”, qui ont joué pendant l’année écoulée, il est de 17% (joueurs “à risque modéré” 10,4% et joueurs “excessifs” 6,6%). Un chiffre “bien plus élevé”, relève l’étude de 2012 que celui de l’étude de 2010, menée avant l’ouverture des jeux en ligne, qui était de 2,8% (1,9% de joueurs “à risque modéré” et 0,9% de joueurs “excessifs”) qui avaient également joué dans l’année écoulée.
Ces 17% de joueurs “problématiques” chez les joueurs en ligne français est pratiquement du même niveau que celui des Canadiens (17,1%).
Depuis le lancement des jeux en ligne en France en juin 2010, vingt opérateurs exploitant 31 agréments (15 au poker, 8 en paris sportifs et 8 en paris hippiques) restent autorisés par l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Le montant total des mises pour le secteur s’est établi en 2012 à 9,408 milliards d’euros.
Le secteur des jeux d’argent et de hasard, dont celui des jeux en ligne légaux, a représenté en France 32,5 milliards d’euros en 2012.